Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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NOTÉ SUR LA TRACTION ÉLECTRIQUE
chiffres, on_ dit que nous sommes en retard sur -les Américains. Kilométriquement, c'est incontestable; mais il ne faut pas admettre a priori comme évident
que le développement de la traction mécanique soit la mesure du bien de l'humanité et le criterium d'une civilisation supérieure. Cet énorme écart est le résultat
normal d'une différence profonde des milieux. « En Amérique, disait le 25 mai 1895 M. H. Maréchal à l'Association des Ingénieurs coloniaux, la main-d'ceuvre est chère et la houille à bon marché. Les rues y sont longues, larges et droites... Désire-t-on créer une voie nouvelle ?
On commence; dès que le gros des terrassements est terminé, par y installer un tramway électrique. De simples poteaux en bois supportent les câbles conducteurs... On Des se contente d'une viabilité absolument primitive. planches grossièrement asseMblées suffisent pour les trottoirs. Quant à la chaussée, personne ne la réclame, puisque l'on a le tramway. » Il est inutile d'insister sur la situation extrêmement différente faite à l'exploitation des tramways dans nos villes et nos banlieues européennes. Les piétons et les gens en voiture y sont chez eux les premiers, et, pour ne parler que du plus essentiel, le tramway doit, tout d'abord, respecter leur sécurité. Or, aux États-Unis, la conditi6n de s('curité n'a pas .été parfaitement remplie, et les Américains reconnaissent que la fréquence des accidents est le vilain trait (ugly feature) de leur exploitation électrique (*). 11 petit être difficile de (*) V. Eleclrical Engineer, janvier 1805. comparer les accidents donnés par les différents systèmes de tramways en Atnérique, avec ceux qu'occasionne en Europe l'application des les mêmes systèmes : les données techniques et sociales ne Sont pas mêmes ; mais on peut comparer Amérique à Amérique: or il résulte de cette comparaison que la traction électrique s'est montrée beaucoup plus dangereuse que la traction animale. Voir, à ce sujet, les intéressantes statistiques publiées par M. H. Tavernier, Annales des Pouls et Chaussées, janvier 1896; pages 28 et suiv,
A PRISE DE COURANT AÉRIENNE
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En grande majorité, les tramways exploités par l'élec-
tricité sont à prise de courant aérienne. Pourtant un
mouvement intéressant se dessine vers une variété croissante de systèmes. Un certain nombre de ruptures, amenant la chute du fil aérien sur la voie publique, se sont produites aux États-Unis. L'opinion s'est émue : on a parlé du trolley meurtrier (deadly trolley) les systèmes, quoique plus coûteux, de la prise de courant souterraine
ou de la traction par accumulateurs, ont paru valoir la peine d'être essayés. En Europe, des efforts ont eu lieu dans les mêmes directions. La construction des accumulateurs est en progrès. On paraît, en certains cas, trouver avantage à combiner ensemble deux systèmes pour concilier les différentes convenances de l'exploitation : d'où ces intéressantes traction S mixtes par fil aérien et accumula-
teurs, en service à Hanovre et à Dresde. Le champ des applications de la traction électrique s'étend peu à peu. Établis sur plates-formes spéciales, desservis par des trains rapides qui font la poste et la messagerie, plusieurs des « railways » à fil aérien des États-Unis sont déjà pour le moins ce que nous appellerions des des chemins de fer d'intérêt local. Sur les « railroads » eux-mêmes, plusieurs Compagnie S américaines,
par exemple celle du New York, New Haven and Hart-
ford Railroad et celle du Pennsylvania Railroad
,
se
sont mises à équiper électriquement des embranchements courts à trains fréquents et légers. Pour le service métro-
politain des grandes villes, la prise de courant le long d'un conducteur rigide est appliquée aux lignes souterraines du City and South London Railway à Londres,,de la rue Andrassy à Budapest; on l'emploie sur les elevated de Liverpool et de Chicago. Elle sert, en France, depuis plus de quatre ans, à l'exploitation du chemin de fer à crémaillère du Salève. On y a eu recours, dans quelques cas spéciaux, pour assurer, sur des sections de chemins de fer