Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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526 ÉTABLISSEMENT DES DYNAMITIÈRES SOUTERRAINES ties A et A' de la galerie est assurée par la dérivation doublement coudée ou vilbrequin VV'. En cas d'explosion, le retard qu'éprouve la chasse de gaz à parcourir le vilbrequin et les pertes de charge, dues au triple changement de direction rectangulaire du courant gazeux, permettent au tampon d'arriver sur son siège avant qu'il se soit produit un écoulement sensible Par la dérivation. Ce dispositif, expérimenté sur un appareil d'essai de laboratoire, ayant fourni des résultats satisfaisants, la Commission a été conduite à établir un appareil de dimensions plus considérables, permettant d'étudier le fonctionnement de l'obturation dans des conditions se rapprochant de la pratique. « L'appareil, établi à Sevran, se compose d'un tube en tôle rivée de 30 centimètres de diamètre et de 9 mètres de longueur figurant la galérie affectée à la dynamitière : le tube est fermé à l'une
de ses extrémités et présente à l'autre extrémité la dérivation doublement coudée et le siège destiné à recevoir le tampon après son déplacement. « Les expériences ont montré que des pressions très faibles, n'atteignant pas 5 kilogrammes par centimètre carré, c'est-à-dire le 1/20 de la pression prévue par la Commission du grisou, suf-
fisent à provoquer le déplacement du tampon et la fermeture hermétique, sans fuite appréciable par la:dérivation. « Dans les expériences effectuées sous des pressions plus fortes atteignant 25 ou 30 kilogrammes, la Commission s'est trouvée aux 'prises avec des difficultés résultant 'de l'insuffisance de la résis-
tance du tube et du siège soumis à la percussion violente du tampon obturateur : les procès-verbaux rendent compte des ruptures observées dans ces conditions; mais, au point de Vue spécial du fonctionnement du système obturateur, ces expériences n'en restent pas moins probantes, parce qu'elles ont permis de constater que le tampon est moulé sur son siège avant toute fuite par la dérivation. « Les expériences effectuées sous des pressions très réduites, dans lesquelles la pression sur le tampon obturateur ne dépassait pas 1 kilogramme par centimètre carré, ont permis de constater
le déplacement du piston et son application sur son siège, de sorte que la Commission estime que le système, convenablement allégé en vue du fonctionnement sous de faibles pressions, pour-
rait être utilisé, soit pour protéger la dynamitiére contre les effets d'un coup de grisou, soit pour assurer l'isolement des diverses parties d'une mine, en limitant les effets d'une explosion à la région dans laquelle elle s'est produite.
RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU
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On peut observer qu'il n'y a pas lieu de considérer l'accroissement des dimensions du système comme une cause de fonctionnement moins parfait. Il est aisé de voir, en effet, que, si l'on conserve la similitude, des tampons de même nature, mis en mouvement par les mêmes pressions, arriveront sur leur siège avec les mêmes vitesses, mais dans d-es temps croissant danS le rapport de similitude. Mais comme, d'autre part, les retards dus aux Parcours de la dérivation ou 'aux réflexions résultant des changements brusques de direction croissent également dans le
rapport de similitude, le rapport des durées de déplacement soit du tampon, soit de la chasse de gaz obligée de parcourir la dérivation, reste le même, quelles que soient les diMensions du système, et les mêmes raisons physiques qui assurent le bon fonctionnement d'un appareil de 30 centimètres de ' diamètre doivent assurer l'obturation d'une galerie de section. normale. « Dans ces expériences, les charges explosives étaient constituées par la poudre noire, c'est-à-dire par une matière explosive à combustion lente. Ces conditions sont évidemment moins favorables qu'une compression brusque au déplacement rapide de l'obturateur ; mais il était nécessaire de constater le fonctionnement du systèma dans ces conditions, parce qu'il y a lieu de prévoir que, dans le cas d'un incendie provoqué dans une dynalaitière, une période de combustion relativement lente précéderait forcément la détonation. La Commission regarde donc les expériences qu'elle a effectuées dans l'appareil mentionné plus haut comme suffisantes pour établir l'efficacité sous les pressions moyennes; et a fortiori sous les pressions élevées, du dispositif auquel elle s'est arrêtée, à la condition que le tampon obturateur et le siège sur lequel il s'appuie soient susceptibles de résister sans dislocation aux chocs et aux pressions auxquels ils sont soumis. ÉTUDE DE LA RÉSISTANCE DU DISPOSITIF D'OBTURATION.
L'étude des conditions de résistance du tampon obturateur aux percussions produites par l'explosion est indépendante du fonctionnement de la dérivation. Il a, par suite, été possible, pour cette étude, de simplifier l'appareil par la suppression de la dérivation.
La Commission a utilisé pour -ses expériences un canon de 27 centimètres, hors de service, mis à sa disposition par le labo-