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ACCIDENTS CAUSÉS PAR DES RUPTURES

mobile, actionnant les appareils d'un atelier de triage de houille; le travail était momentanément arrêté faute de charbons à trier; un certain -nombre d'enfants, -de douze

à quinze ans, se trouvaient réunis autour d'un foyer à 5 mètres en avant de la porte du bâtiment

placé

de la machine. Cette porte était ouverte, et le chauffeur se tenait accoudé confre elle, après avoir ouvert la porte du foyer, située' dans le même alignement. Survient la rupture d'un tube à fumée : un jet de vapeur et de cendres vient brûler au visage un des enfants, âgé de douze ans et demi, qui s'était retourné vers l'appareil au bruit de l'explosion, pendant que ses camarades s'enfuyaient sans blessures et que le chauffeur, préservé par ses vêtements, était épargné. Les circonstances les plus tristement instructives, au point de vue de la gravité que certaines Conditions d'installation et d'emplacement peuvent donner aux accidents de ce genre, sont fournies par l'événement survenu le 11 mai 1894 à bord .d'un bateau à Vapeur, én rade de Brest. La chaudière, timbrée à 5 kilogrammes et offrant

11 mètres carrés de surface de chauffe, était à foyer cylindrique intérieur, "avec retour de flamme par un faisceau de 46 tubes de laiton. Ces tubes mesuraient .67 mil-

limètres de diamètre extérieur, 1E1,03 de longueur et 2 1/2 millimètres d'épaisseur primitive. La construction remontait à 1873; la moitié des tubes avait été, paraît-il, remplacée en 1888: on ne sait pas d'une façon précise si le tube qui a causé l'accident datait de la première ou de. la seconde de ces époques. Il appartenait à la deuxième rangée à partir du haut, et était placé immédiatement et à petite distance au-dessus du ciel du foyer. Son épaisseur n'était plus que de 1. 1/2 millimètre-; il s'est brisé au cours du fonctionnement ordinaire de la chaudière, très près de la bague qui l'assujettissait dans là plaque tubulaire, côté

de l'entrée des gaz chauds ; de sa -partie inférieure s'est

DE TUBES A FUMÉE

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détaché un morceau de forme tourmentée, mesurant 6 centimètres sur 2 centimètres, et dont l'épaisseur variait de 1flim à ria,2. Le flux de vapeur et d'eau fit tomber la

porte tribord de la boîte a fumée. Cette porte était un panneau entièrement amovible, maintenu en place par un ergot situé à la partie supérieure et par deux loquets tournants, l'un en bas, l'autre à gauche et en haut. Les circonstances de l'enquête ne permettent pas de dire si ces loquets étaient bien en prise. Toujours estil que le mécanicien, frappé aux jambes par la chute de cette porte, fut surpris et suffoqué par le jet brûlant ; il eut de la peine à gagner l'échelle de sortie et fut atteint de brûlures étendues qui ont entraîné sa mort. La chambre de chauffe laissait à désirer, non pas plus, mais à peu près de même qu'a bord de bien des-bateaux. L'échelle, d'une hauteur de 1m,5 (6 échelons) était placée presque verticalement à tribord, à 85 centimètres de distance de la façade de la chaudière. La distance séparant la chaudière dç la machine n'était que de 1m,30. Derrière la machine était une porte de Orn,5 de largeur

et Onl,8 de hauteur, par laquelle un homme qui aurait été dans la partie arrière de la chambre aurait pu à la rigueur, paraît-il, s'échapper dans le poste d'équipage. On sait combien Ont été graves, dans leurs conséquences, certaines avaries de chaudières survenues à bord des navires de la Marine militaire, bien que ces avaries n'eussent ouvert au passage de l'eau et de la vapeur que des brèches de peu d'étendue : c'est qu'il s'agissait de chaufferies closes en vue du tirage fprcé par soufflage d'air, disposition qui pousse au: maximum le danger que tout déversement de vapeur ou de gaz chauds

fait courir au personnel. Sans insister ici sur ces cas extrêmes, il est instructif de rapprocher de l'accident du bateau de Brest, non sous le rapport des causes, celui des effets, un grave accident arrivé, le 19 fémai:sous