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80 SATURATION HYGROMÉTRIQUE DE L'ÉCORCE DU GLOBE

dents, les bancs ont augmenté d'épaisseur et l'eau conte-

nue dans leurs pores s'est conséquemment trouvée de mieux en mieux emprisonnée.

Il a pu se produire plus tard des perturbations géologiques, des dénivellations, à la suite desquelles des parties

des couches considérées ont émergé; et -alors Peau primitivement absorbée a commencé à s'évaporer, à partir du sol. Mais la dessiccation n'a pu s'opérer que dans les couches superficielles, étant donné le jeu des infiltrations d'eaux pluviales.

Le rôle de ces dernières n'a pas été généralement, comme on le voit, d'imbiber des couches originairement sèches, mais plutôt de s'opposer aux progrès de la dessiccation de sédiments déjà humides. Limite de dessiccation.

En conséquence, onle comprend

bien, on trouve la terre imprégnée d'humidité, dès qu'on

la creuse à une petite profondeur, comme chacun l'a vérifié; et on ne tarde pas, en descendant plus bas, à atteindre la zone 'de saturation qui ne peut manquer d'exister. On y pénètre dès qu'on a franchi la limite de la dessiccation. -

La profondeur à laquelle se trouve cette limite n'est

pas fixe. Elle varie nécessairement avec les saisons, avec le climat, avec la nature du sol et du sous-sol, etc... Il est bien possible qu'elle n'excède pas de beaucoup la profondeur à laquelle atteignent les racines des arbres. Mais nous manquons de données précises à ce sujet. Origine marine du chlorure de sodium contenu dans les Une observation incieaux des sources et des rivières. dente, niais d'une portée générale, trouve ici sa place.

Nous avons exposé que les dépôts formés sous l'eau retiennent, au moment oh les substances solides dont ils se composent- s'agglutinent, une partie de l'eau mère qui

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se loge dans leurs pores. Il suit de là que les sédiments d'origine marine doivent contenir des traces des sels dissous dans l'eau de mer, notamment du chlorure de sodium. L'eau de la Méditerranée, par exemple, contient

moyennement 32 kilogrammes de chlorures renfermant

204,4 de chlore par mètre cube. Par conséquent, une roche calcaire marine, pesant environ 1.900 kilogrammes

par mètre cube, à l'état sec, et qui absorberait à saturation le quart de son volume d'eau, conformément aux données de l'expérience, renfermerait à peu près 5 kilogrammes de chlore, soit 2 1/2 millièmes de son poids, en supposant qu'elle absorbe exactement l'eau de mer comme l'eau douce. La quantité originaire des chlorures que contiennent les roches marines à l'époque de leur formation se réduit ultérieurement par la lixiviation causée par les eaux de pluie dans les couches superficielles de l'écorce ; elle devient là si minime qu'il n'y a pas lieu de s'étonner qu'elle n'ait pas été signalée par les chimistes. Toutefois, la présence du sel marin dans les sols arables

est bien connue des agriculteurs. Tous les végétaux en contiennent des traces, et ils ne peuvent le puiser que, dans la terre ou bien dans les eaux. Ces dernières empruntent elles-mômes principalement à la terre les substances salines qu'elles renferment. En effet, les eaux pluviales qui filtrent dans le sol se chargent de petites quantités de sel marin. L'eau des sources et celle des fleuves et des rivières, si on les soumet à l'analyse chimique, décèlent la présence des chlorures de sodium et de magnésium, en quelque lieu qu'on les prélève. C'est ainsi que, d'après de nombreuses recherches exé-

cutées à l'Observatoire du parc de Montsouris (") sur la (*) Annuaire de l'Observatoire municipal de Montsouris, pour l'année

1897, p. 440.

Tome XII, 1897.

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