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120 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES

qui est notre objet essentiel) dans quelle mesure la circulation des eaux superficielles a pu modifier ces divers gîtes, ou contribuer à leur formation. Les exemples de gisements, que nous choisirons, seront, de préférence, pris parmi ceux que nous avons visités par nous-même et que nous n'avons pas encore eu l'occasion de décrire (*). Le point de départ initial de tout gîte métallifère doit, à notre avis-, être cherché dans un bain métallique (**) interne, maintenu enfusion.sous des actions réductrices, oit doivent

intervenir le carbone, l'hydrogène et peut-être le soufre,. et dont les météorites d'abord, puis les péridotites, enfin les roches basiques (**") nous offrent des spécimens de plus .

en plus altérés, de plus en plus oxydés. C'est par l'examen de ces magmas basiques que doit débuter rationnellement l'étude des gîtes métallifères, et il est particulièrement ',intéressant d'envisager, à ce point de vue, une nouvelle catégorie de gîtes, que nous avons proposé d'ajou-

ter aux deux catégories classiques des filons et des sédiments, comme un type moins déformé, moins remanié que.

ceux-ci, les gisements d'inclusions et ceux de ségréga(*) Quelques-uns des résultats énoncés plus loin ont déjà été communiqués à l'Institut (Comptes Rendus des. 22 et 29 mars et 14 juin 1891). (**) Nous éviterons le mot de laccolithe, qui est commode, mais dont on a abusé. Les laccolithes de Gilbert, dans l'Utah, n'étaient, en réalité, que des intrusions superficielles de masses trachytiques dans des sédiments, intrusions dont on n'a d'ailleurs jamais vu le nucleus supposé. Il nous semble extrêmement exagéré de vouloir, comme c'est un peu.

la mode aujourd'hui, faire dériver toutes les roches, y compris les granites, de la différentiation d'intrusions semblables. Nous croyons, d'ailleurs, qu'après avoir combattu jadis très justement les cratères de soulèvement, on revient actuellement à attribuer aux roches éruptives une puissance de soulèvement par intrusion très exagérée. (***) La densité croit, d'après M. Daubrée, du granite (2,60) aux laves pyroxéniques (2,90), aux péridotites (3,40), aux météorites ordinaires (3,1), et enfin aux météorites de fer natif ou holosidères (8).

Il est très remarquable de constater que les péridotites semblent

un produit plus oxydé que les météorites ; on peut, en effet, passer de celles-là à celles-ci en les chauffant en présence du carbone, dont le rôle, dans le magma profond, parait avoir été considérable.

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lion directe, gisements restés en relations absolument intimes avec les roches basiques, dont nous supposons que tous les autres proviennent plus ou moins immédiatement. De pareils bains métalliques profonds semblent avoir donné, par divers modes de dérivation : d'une part, toutes les roches constituant notre écorce terrestre, et, d'autre. part, tous les gîtes minéraux et métallifères, qui n'en sont qu'un accident ordinaire, auquel, seules, des considérations pratiques font attacher une importance spéciale. Cette dérivation s'est faite anciennement, sous deux

formes

1° Par scorification directe, avec prépondérance des

actions ignées, à l'état de roches de plus en plus acides à mesure qu'on

s'élevait plus haut dans les bains de coupellation internes, et que les actions oxydantes , probablement d'origine superficielle, parmi lesquelles nous attribuons le rôle prépondérant aux introductions d'eau, se faisaient plus sentir. Cette scorification paraît avoir été accompagnée de la ségrégation directe de certains nodules, ou anias encore plus basiques et arrivant à constituer de véritables gîtes métallifères, de fer, chrome, nickel, cuivre, etc., au moyen des éléments métalliques, d'abord disséminés à l'état d'inclusions dans les roches en fusion 2° Par dégagement hydrothermal, c'est-à-dire avec prépondérance des actions aqueuses et intervention bien marquée de certains éléments minéralisateurs, propres à donner aux métaux la mobilité qui leur faisait défaut. A ces deux modes de dérivation, que relient, comme dans tout phénomène naturel, des cas de transition, ont correspondu deux formes principales de gîtes filoniens, c'est-à-dire de gîtes déposés dans les fractures de l'écorce terrestre, formes que l'on a eu raison de séparer, tout en exagérant peut-être trop la démarcation et supprimant les catégories intermédiaires les gîtes rocheux ignés,