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122 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES

avec inclusions et ségrégations métalliques, les gîtes hydrothermaux. Leur étude d'ensemble occupera la première partie de ce mémoire. La dérivation, dont il vient d'être question, a, nous le répétons, suivant nous, eu lieu anciennement, avant la consolidation du magma igné à base métallique et, par là, nous nous séparons entièrement de l'école allemande (*), qui ne voit, dans les gîtes métallifères, que des phénomènes de sécrétion récents et superficiels, produits par une -sorte de lessivage des roches déjà Consolidées et par la dissolution de leurs éléments dans les eaux ; mais, d'autre part, nous trouvons que, dans l'ancienne école française, on a un peu trop négligé ces actions superficinlles (**), qui, assurément, ne sont pas tout le phénom.ne, qui, surtout, n'en sont pas la cause première,

comme l'ont soutenu les Allemands, mais qui, souvent, l'ont assez profondément modifié pour lui imprimer sa forme actuelle.

Cetto forme actuelle est parfois si caractéristique, que des géologues, pénétrés des idées françaises, remarquant l'évidente relation de certaines variations de la minéralisation dans les filons avec la .distance à la superficie, ont cru pouvoir en conclure l'importance du rôle joué par cetto superficie actuelle, lors de la formation des gisements, considérés pourtant par eux comme déjà fort anciens : ce qui entraînait à des impossibilités, dans la plupart des .cas oii,tant par l'érosion seule que par les phé-

nom:mes dynamiques de tous genres, auxquels l'écorce a pu

être soumise, la surface actuelle n'a certainement plus aucun rapport avec celle qui existait lors de da cristallisation des filons. (*) C'est cette école qu'avait suivie, en France, un chimiste distingué, M. Dieulafait, dont nous rappellerons plusieurs fois les travaux.

(**) Chacun connalt cependant les pages consacrées à cet ordre de ques-

tions par Daubrée dans ses Eaux Souterraines.

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A notre assis, cette influence de la surface au moment du remplissage 'des filons d'origine profonde, qui est très admissible théoriquement et que l'on a pu rationnellement invoquer, dans certains cas, pour expliquer des variations

du gîte avec la profondeur, en admettant qu'il avait dû en résulter, soit un abaissement de température, soit une diminution de pression, n'a eu, en pratique, sur l'allure actuelle des gisements, qu'un rôle à peu près nul, précisément parce que nous ne voyons presque jamais ce qui était la zone superficielle au moment où ces filons se sont remplis, et la plupart des modifications que l'on a ainsi interprétées nous semblent précisément rentrer dans la catégorie de celles, dues à des remises en mouvement récentes, que nous nous -proposons d'étudier particulièrement dans la seconde partie de ce mémoire. Ailleurs . encore, prenant des produits de remaniements chimiques pour le gîte initial et constatant que ces dépôts avaient un rapport avec l'allure des vallées actuelles, avec des grottes, ou même englobaient des ossements modernes, on en a conclu, un peu trop vite, que la formation du gisement tout entier, que l'arrivée du métal dans l'ensemble

des fractures on des amas examinés était extrêmement récente. C'est, par dessus tout, sur le rôle trop méconnu de ces phénomènes secondaires, qualifiés par nous de remises en mouv3ment, que nous désirons insister ici ; car ils

nous semblent permettre de raccorder les théories, en apparence tout à fait contradictoires, des géologues allemands et .français, en distinguant de la venue filonienne primitive, rattachée, suivant les idées d'Élie de Beaumont, aux actions internes, les modifications postérieures, considé-

rées par les Allemands comme l'origine même du gîte et qui, en réalité, dans notre théorie, n'ont fait que dépla-

cer, d'un point à un autre du terrain, des métaux d'origine profonde et déjà préexistants.