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déposés, par couches concrétionnées, sur les faces d'un vide préexistant, comme les stalagmites dans une -grotte, ou comme les minerais dans un filon ; tantôt, au contraire, ils ont pénétré dans la masse même du calcaire, en profitant de toutes ses fissures, par un phénomène de substitution, que nous. allons bientôt voir poussé à l'extrême dans la constitution des gîtes calaminaires. C'est au milieu de ces argiles, dans des poches semblables,u'on exploite les phosphates et les manganèses du Nassau, les phosphorites du Quercy, les fers en grains sidérolithiques du Berry, de Meurthe-et-Moselle, etc., les malachites et cuprites de Mednoroudiansk, dans l'Oural, etc., et l'altération de roches magnésiennes a, par un phénomène analogue, produit les gîtes de garniérite, asbolite et

fer chromé de la Nouvelle-Calédonie.. Dans tous ces cas, le mode de concentration des substances utiles est très net ; mais leur origine première peut être plus discutable. Si nous commençons, par exemple, par le cas le plus -

typique, il est à peu près évident que, dans le cas du

nickel de la Nouvelle-Calédonie ou du cuivre de l'Oural, on a affaire à la remise en mouvement d'éléments métallifères, empruntés à la roche encaissante, dans laquelle ils pouvaient former, ici un gîte d'inclusions, là un gîte filonien. On est un peu plus embarrassé quand il s'agit d'autres

substances, telles que le phosphore, le fer, la baryte

et le manganèse, et l'on a quelquefois soutenu, alors, que les poches en question avaient été directement produites par une venue hydrothermale, dont elles auraient représenté

l'émergence, le griffon. Dans la plupart des cas, sinon dans tons, nous ne voyons là, au contraire, que le produit d'une semblable remise en'mouvement de corps empruntés aux roches ou aux terrains. C'est, en effet; un fait des plus clairs que la facilité avec laquelle des traces de ces divers éléments, éparses dans

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un terrain, peuvent se concentrer localement. Chacun de ces métaux est aisément soluble dans les eaux superficielles et, pour ne citer que les deux pour lesquels le fait est le moins connu, on a des exemPles nombreux de barytine pseudomorphosant des fossiles, et l'on connaît, à Belmès, du phosphate de chaux, substitué molécule par molécule à du calcaire carbonifère, où apparaissent encore les traces des encrines. Facilitée, en outre, dans certains

cas, par les matières organiques, qui attirent nombre d'éléments chimiques en dissolution : phosphate de chaux, silice, pyrite de fer, etc., et les. accumulent sur les organismes disséminés dans un terrain (*), la concentration

de métaux, d'abord très dilués, a pu arriver souvent à former de véritables gisements. Mais elle a été, nécessairement, d'autant plus marquée que le corps en question

était déjà plus fréquent dans le terrain sous-jacent, et elle a atteint son maximum, quand il en existait déjà un

véritable gisement, filonien ou sédimentaire, en profon-

deur. Ainsi, pour le phosphate, on n'utilise, bien souvent, que la concentration superficielle, plus ou moins récente, d'un gîte pauvre ancien (**) : par exemple, les affleurements (*) M. Carnot, dans son beau mémoire sur les phosphates (Annales

des Mines, août 7896, P. 40) a remarqué que les fossiles s'étaient souvent

phosphatisés en raison inverse de la largeur des pores, par une substitution où semblent être intervenues des actions d'endosmose. (**) Je laisse ici de côté les décompositions de matières organiques accumulées, qui paraissent avoir produit directement certains gîtes phosphatés en Floride, en Caroline ; c'est pourtant là. encore un exemple de remise en mouvement par les eaux. Beaucoup des grandes accumulations phosphatées se sont produites, après une période d'émersion, sous forme de dépôts, soit continentaux, soit littoraux à la façon de l'oxyde de fer, et la concentration du phosphate peut tenir, dans ce cas, tantôt à des accumulations organiques, comme celles auxquelles on attribue, pour une époque récente, les phosphates de la grotte de la Minerve, ceux de la Floride, de la Caro1Me, etc. ; tantôt a la redissolution d'éléments phosphatés, d'abord disséminés dans les terrains émergés et soumis ainsi, pendant de longues