Annales des Mines (1897, série 9, volume 12)
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182 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES
C'est un fait très remarquable que les grands amas de fer sulfuré sont toujours dans les schistes, les grands amas de fer carbonaté étant dans les calcaires et, si l'on admet, comme nous le croyons à peu près certain, dans les deux cas, une origine filonienne, cela seul suffirait à faire penser qu'une venue ferrugineuse unique, par suite très probablement sulfurée, a, suivant la nature des ter-
rains rencontrés sur son passage, donné ici et là ces minerais différents. Mais on peut, croyons-nous, serrer Te problème de plus
près, en se fondant sur d'autres remarques. 2° Les amas de fer carbonaté, partiellement transformés
en oxyde à la surface, se présentent toujours dans des régions accidentées, à fort relief, oit la pénétration des eaux superficielles a été facile. Dans les Pyrénées, notamment, c'est un fait assez frappant que les gîtes les plus complètement peroxydés, c'està-dire les plus riches et lés plus purs, se trouvent souvent à des hauteurs inaccessibles; puis, que, dans une zone plus
basse, on trouve du carbonate, avec proportion plus ou moins forte d'hématite, et que, lorsqu'on arrive dans les fonds de vallées, on rencontre des minerais de moindre valeur, parce qu'ils sont, dit-on, plus chargés de soufre, c'est-à-dire, -en réalité, des hématites ou des carbonates provenant de sulfures qui n'ont pas complètement disparu, n'ayant pas été entièrement oxydés (*). (*) A Rancié, il existe une catégorie de minerais inexploités, formés de fer carbonaté blond, non peroxydé (ce quiprouve qu'on est dans une zone où l'altération superficielle a été réduite au minimum) et parsemé de pyrites. Le passage de l'hématite au fer carbonaté en profondeur est très net pour ce gisement (tilles métal., I, p. 689) Dans les gisements de l'Erzberg styrien (Ibid., p.749), la pyrite est également fréquente. A Mokta el Hadid (Ibid., I, p. 724), comme dans tous les gisements ayant subi un métamorphisme, le carbonate, forme habituelle du fer en profondeur dans les calcaires, a, s'il s'est produit autrefois, été transformé entièrement en magnétite (altérée en hématite, près des affleurements actuels); mais on trouve des veinules de pyrite de fer, avec mouches de
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Au-dessous des thalwegs, on n'exploite plus rien, non seulement parce que les travaux seraient plus coûteux, mais surtout parce que ce qu'on rencontrerait serait des gîtes sulfurés. Cette relation de la nature des (-fîtes avec le relief actuel suffit bien à montrer qu'il n'y a pas là un phénomène ancien, réellement contemporain de la formation filonienne, mais, au contraire, un résultat d'altération récente. L'observation faite pour les gîtes en amas s'étend même, dans une. certaine mesure, à quelques filons de sidérose. Ces filons, assez rares d'ailleurs, sont souvent situés dans des régions accidentées, et la sidérose, que l'on voit souvent passer à la pyrite en profondeur, y est pas
fréquemment accompagnée de minerais de métamorphisme,
tels que le cuivre gris, avec lequel son association est bien connue.
Nous ne citerons que le cas des nombreux filons de et cuivre gris de l'Isère, qui semblent bien provenir de pyrite de fer, plus ou moins cuivreuse, ou de chalcopyrite, dans lesquels existaient parfois des traces d'or, qui ont pu se concentrer, en même temps, aux sidérose
affleurements. A côté de cela, il est vrai, on peut, comme à Przibram, trouver, en profondeur, de la sidérose alternant avec la galène et être conduit _à supposer qu'elle s'est déposée là directement d'une dissolution carbonatée. Mais, en ce qui concerne les grands amas, nous croyons pouvoir admettre que le carbonate de fer s'est, comme la .calamine ou la cérusite, produit par réaction du calcaire sur des sels provenant de la dissolution du sulfure ; seulement, à la différence avec ces derniers carbonates celui de fer ne galène et de pyrite cuivreuse. Nous insistons sur cette idée que, dans les beaux gisements de fer oxydé et carbonaté, des considérations industrielles ont souvent contribué à faire négliger, ou passer sous silence, les mouches de pyrite, plus fréquentes qu'on ne le croit. Tome XII, 1897.
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