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'184 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES

représente pas une forme stable ; II n'a pu se produire que là oh l'oxygène manquait, oit l'on était à l'abri de l'influence de l'air et, toutes les fois que cette action oxydante de l'air a pu se faire sentir, elle l'a transformé en sesquioxyde. C'est là une réaction chimique, dans laquelle le facteur

temps joue un rôle considérable, et c'est parce que le relief actuel, donc la mise à jour des minerais sulfurés et carbonatés, ne date que d'un temps relativement restreint, que cette action est restée incomplète dans certaines régions, comme les Pyrénées: 3° Une remarque venant à l'appui de notre thèse, c'est que, dans ces gisements de fer carbonaté ou oxydé des Pyrénées, non seulement, quand on atteint des parties ayant mieux échappé à l'altération, on trouve du sulfure de fer, mais qu'on y trouve même d'autres sulfures métalliques; par exemple, de la galène, dont la présence a été reconnue avec étonnement dans divers gîtes de fer

oxydé pyrénéens. Cette observation concourt à faire considérer les gîtes filoniens d'hématite ou de sidérose comme de simples chapeaux d'affleurements de filons

complexes et comme un type, seulement plus riche, d'une catégorie de minerais de fer oxydés, que l'on connaît bien sur les parties hautes des filons de métaux plus précieux, oit on ne la considère généralement que comme une gêne (*).

40 Enfin, dans nombre de ces gîtes du type calaminaire, on a la preuve de circulations d'eau récentes au contact du gisement. C'est ainsi que, pour le zinc, nous citerons les accumulations d'alluvions au-dessus du grand amas calaminaire à Malfidano (**), les grottes avec cristaux (*) Nous remarquerons cependant qu'aux environs de Przibram, vers Zézic et Ilaté (Gîtes métall., Il, p. 572), où l'on avait considéré de semblables filons ferrugineux comme des affleurements de filons de galène, on y est descendu à 30 mètres sans vérifier cette hypothèse. (**) Gîtes métallifères, II, p. 407.

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES

MÉTALLIFÈRES -185

de gypse au Laurium (*) ; pour le plomb, les grottes ati contact du gîte carbonaté d'Eurèka (Nevada), de

BulgarDagh (Taurus), etc. (**). De même pour le fer, à Rancié,on observe, au mur du gisement, des grottes avec un mé-' lange d'argile et de cailloux amoncelés (**"). Sans vouloir aborder ici une description des divers gîte'

de fer, nous sommes porté à croire que, dans nombre de cas, on l'on a cru trouver la trace d'épanchements ferrugineux ayant épousé la forme actuelle du terrain,: comme à l'île d'Elbe, à Bilbao, à la Tafna (****), etc.,' on a simplement observé des effets de remise en Mouvement et dé remaniement récents, absolument distincts de la réelle venue ferrugineuse. Nous sommes aujourd'hui très sceptique au sujet de ces prétendus griffons déversant, à la surface du sol, des torrents d'eau ferrugineuse, et nous croyons que les mêmes phénomènes s'expliquent beaucoup plus simplement par le métamorphisme superficiel de gisements anciens, qui peuvent, d'ailleurs, avoir été, suivant les cas, soit des sédiments oxydés, soit des apports filoniens, probablement sulfurés.

Manganèse. - Le manganèse est un métal, qui, par certains côtés, se rapproche beaucoup du fer et, par d'autres. s'en éloigne complètement. Dans les silicates des roches, le manganèse prend souvent, molécule par molécule, la place du fer, comme peut le faire le magnésium ; on le voit intervenir dans la composition des pyroxènes, péridots, etc., et, dans le (*) Gîte4 métal., II, p. 382. Une visite récente au Laurium nous a conduit, comme on le verra plus loin, à modifier quelques-unes des idées exposées dans ce chapitre. (*")Ibid., Il, p. 635. Voir, sur ces questions de grottes au contact de gîtes

métallifères, l'intéressant article de notre ami M. Martel sur la spéléologie dans les Annales des Mines de juillet 1896 (p. 70). (**") Ibid., I, p. 688. (****) Ibid., I, pp. 810, 796, 817,