Annales des Mines (1897, série 9, volume 12)
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196 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES
Zinc. Pour le zinc, l'étude que nous avons pu faire sur place, depuis dix ans, dela plupart des gisements européens, en Sardaigne, en Silésie, en Grèce, en Suède,. en France et en :Algérie, nous a conduit à des conclusions particulière-
ment nettes au sujet de ces remises en mouvement, qui font l'objet principal de ce mémoire (*), et c'est pourquoi nous nous y arrêterons un peu plus longuement. Le zinc, qui ne joue à l'état d'inclusions qu'un rôle assez insignifiant et surtout théorique, s'est toujours séparé des roches mères (assez difficiles à déterminer dans la majeure partie des cas), sous la formed'un sulfure, associé, en proportion plus ou moins forte, aux deux autres sulfures de fer et de plomb, dans un groupement caractéris-
tique: blende, pyrite, galène, qu'on peut appeler, pour simplifier le langage, les B. P. G. Tantôt l'un de ces trois Sulfures domine, tantôt l'autre, jusqu'à former, à lui seul, le remplissage pratiquement utilisable de toute une portion de gite; mais l'association entre eux est tellement
intime et naturelle que, dans le même filon, il arrive constamment de voir, sans aucune loi, et aussi bien en direction qu'en profondeur, le remplissage principal passer
de la galène à la blende, ou à la pyrite,.et réciproquement.
C'est sur des dépôts primitivement sulfurés, qu'ont porté les altérations superficielles récentes, par l'effet desquelles les B. P. G. se sont oxydés, dissous, remis en mouvement, et finalement séparés suivant leur solubilité, -(") Nous insisterons spécialement ici sur deux gisements, que nous avons visités depuis la publication de notre ouvrage sur les Gîtes Métal-
lifères, et dont nous n'avons pas encore eu l'occasion de donner une description personnelle le Laurium en Grèce et les Malines dans le Gard.
Nous avons parcouru (malheureusement un peu vite)la concession du Laurium (Kamaresa, Plaka), en 1894, avec M. Moulle, qui en était le directeur, et qui a bien voulu nous faire profiter de ses observations. Aux Malines (en 1895), nous avons également profité des obligeants renseignements de M. Auzépy.
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avec des résultats très différents suivant la nature des roches encaissantes : effets n'ayant réellement atteint leur maximum d'intensité que lorsque ces roches étaient calcaires et pouvaient, par suite, fournir aux eaux altérantes un excès d'acide carbonique, capable d'amener la transfor-
mation du zinc, du fer, ét, plus rarement, du plomb, en carbonate. Dans ces calcaires, la transformation en carbonate de zinc (comme celles en carbonate de fer ou de manganèse,
précédemment étudiées) a constamment suivi le réseau des fissures antérieures de la roche et pénétré, à partir de là, par porosité dans la masse. L'origine superficielle et récente des minerais carbonatés de ces trois :métaux, toujours exclusivement concentrés dans les calcaires (*), est suffisamment démontrée
par la façon dont les sulfures y augmentent peu à peu avec la profondeur et deviennent dominants, lorsqu'on passe au-dessous du niveau hydrostatique. Comme, en dépas-
sant ce niveau hydrostatique, on est, en outre, exposé, dans les calcaires souvent très fissurés, oit se trouvent les
amas calaminaires, à d'importantes venues d'eau, il en résulte une double raison pour que l'exploitation industrielle des gisements s'arrête, presque toujours, à ce niveau, et pour que la forme sulfurée profonde des gisements calaminaires ait passé inaperçue dans la plupart des cas.
Ce métamorphisme, qui transformait des sulfures en carbonates, a eu pour corollaire la production assez fréquente de cristaux de gypse (moins abondants qu'ils ne devraient l'être, à cause de leur facile redissolution), et la circulation des eaux a creusé, au voisinage des gisements, (*) Pour le zinc seul, dont le carbonate est la forme stable, on trouve, aux affleurements de presque tous les filons blendeux, même lorsqu'ils sont encaissés dans les schistes, du carbonate, alors simplement produit par l'acide carbonique de l'air.