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206 -CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFERES

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÉRES 207

Ces griffons sont des fractures du calcaire, à peu près: perpendiculaires aux, croiseurs, c'est-à-dire N.E.,

rejettent 'souvent très nettement les croiseurs d'environ 1 mètre suivant la verticale et qui correspondent donc à. un mouvement du sol postérieur à la minéralisation. Une remise en mouvement secondaire, que nous étudierons. bientôt, y a déposé de la calamine, très visiblement apportée -par en haut (car on retrouve parfois, au-dessous du remplissage, la fiSsure restée vide) et résultant de l'altération des. blendes voisines, comme on en a la preuve, notamment, en -constatant que ces griffons, chargés de calamine et d'oxyde. -

de fer dans la région Serpieri, oh les sulfures sont des.. B. P. G., deviennent stériles dans la région Isabelle, où il -n'y a que de la galène, qui s'altère difficilement. Sans se dissimuler que toute tentative d'explication d& ces gisements complexes présente de grandes difficultés. de détail, on peut supposer que le plissement postcrétacé, qui a disloqué les terrains et provoqué les venues de granite et celles de gabbro, a été suivi par des venues hydrothermales filoniennes, chargées de sulfures divers, dont. l'infiltration, suivant les plans de joint et cassures de terrains, peut-être avec actions de dissolution et de substitution dans les calcaires, a produit les gisements primitifs (t). L'altération superficielle a présenté, dans la suite, sur-

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(*) On a souvent l'occasion de constater de ces intrusions postérieures,

assez difficiles à concevoir en détail. C'est ainsi que des couches de silex se sont formées dans le bassin parisien, longtemps après le dépôt des

couches encaissantes. Dans le permien, le trias et même le lias, sur la périphérie du Plateau Central, de la silice, accompagnée de galène, barytine et fluorine, a souvent pénétré en grande abondance dans des bancs,

où elle a incrusté des fossiles : ce qui est la preuve bien nette qu'elle .n'y est pas contemporaine du dépôt (Gites métall., II, p. 516, sur Chabrignac, Avallon, Chitry, etc.). On peut se demander si, dans un cas comme

--celui du Laurium, les eaux filoniennes n'ont pas, avant de déposer minerai, commencé par élargir les fractures et creuser, dans le calcaire, de véritables grottes, qu'elles ont remplies ensuite.

ces gisements 4e sulfures encaissés dans des calcaires fissurés et largement perméables aux eaux oxydantes de la surface, une remarquable intensité. Les phénomènes pro-

duits ont, d'ailleurs, été ceux que nous avons déjà eu l'occasion d'étudier et de décrire ailleurs, en Silésie, en Sardaigne, etc. (*), c'est-à-dire que la blende s'est transformée en calamine, parfois très épurée de son fer et alors blanche, parfois au contraire ferrugineuse et rougeâtre ; le fer a donné de l'hématite et de la sidérose le plomb, moins altérable, a produit un peu de cérusite, mais est resté surtout à l'état de galène. En même temps, il s'est développé, par réaction sur les calcaires et les dolomies, une certaine proportion de

gypse, que l'on trouve surtout à la base des griffons (**) .et probablement aussi du sulfate de magnésie plus, soluble.

Ces divers métaux ont souvent subi un transport. C'est ainsi que, dans les griffons, s'est déposée de la calamine, venant des contacts et des croiseurs : les parois verticales, primitivement érodées et décapées par les eaux acides, ont reçu des couches concrétionnées de calamine, comme une stalagmite ; sur les parois horizontales, il y a eu, au contraire, souvent pénétration par substitution; dans l'axe, il s'est déposé de l'oxyde de fer, ou parfois de la sidérose, et il a pu rester un vide, dont on retrouve généralement

la prolongation en profondeur au-dessous du remplissage. Ces _vides des griffons, creusés par les eaux le long des diaclases du_ calcaire, passent souvent à de véritables

grottes. Le Laiirium est certainement un des points du monde ott les phénomènes spéléologiques présentent, avec (*) Gîtes métall., Il, p. 312 et 454.

(**) Le, gypse, qui aurait dû se produire dans la substitution de la calamine au calcaire, a été, en général, redissous, comme on en a la preuve en trouvant des épigénies de gypse en calamine, auxquelles on peut comparer les épigénies de gypse en silice du bassin parisien.