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208 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES

les gisements métallifères, l'association la plus intime et la plus curieuse à étudier. .Les grottes, très abondantes au contact des gîtes

métallifères et dont le creusement a dû être favorisé par l'acidité spéciale des eaux, ont parfois reçu des dépôts de minerais carbonatés ou sulfurés sous diverses formes. C'est ainsi, comme nous venons de le voir, que les soit-

disant griffons, qui ne sont, en réalité, que des cassures, probablement postérieures à la minéralisation sulfurée, forment souvent de grandes fentes vides, avec de vraies grottes enduites, les unes de calamine, les autres de calcite, quelques-unes de gypse, fentes dont la rencontre soudaine, dans les travaux, produit un aérage naturel et sur les parois desquelles a pu se déposer un enduit calaminaire, dont on a constaté parfois la cristallisation tout à fait contemporaine. Aux environs du puits Serpieri, on a rencontré, en 1891,

à la cote 50, au chantier 65, une véritable grotte de 10 mètres de large, sur 5 à 6 mètres de profondeur, entièrement recouverte d'un enduit de calamine bleue et -verte, d'on partaient, comme de grandes flèches, des cristaux de gypse qui avaient parfois de long (*). Dans les masses çalaminaires des griffons, la nature de la -calamine varie suivant les points : dans le centre des grandes masses calaminaires, qu'on a exploitées d'abord, on avait de belles stalactites calaminaires, tandis qu'aujourd'hui on ne fait plus, en général, que vider les poches plus minces, ou gratter les bords des grands amas, dont la calamine est en couches plus opaques et plus impures. Parfois, dans les parties hautes des griffons, on a trouvé des éponges d'oxyde de fer sur lesquelles s'étaient dépo-

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sées, comme sur 'une sorte de filtre, des perles d'adamine (").

Quant aux fractures antérieures à la minéralisation et remplies par les sulfures B. P. G., qu'on a le tort d'appeler au Laurium des croiseurs, elles ont souvent donné,

à l'intersection des délits du calcaire-, de vrais tuyaux horizontaux, parfois vides, ou enduits de stalactites calcaires, parfois, au contraire, remplis de mineraisoxydés et brouillés, qui sembleraient donc s'être déposés là dans de véritables grottes. A ces mêmes réactions superficielles, on peut ratta-

cher une importante galerie de grotte de 150 mètres de long, que l'on a trouvée à Dipsilesa, avec, sur le sol, un

précipité de limon manganésifère à 32 p. 100 de manganèse et 16 p. 100 de fer, recouvert par une croûte de calcite.

Dans la même région, on a rencontré, vers 1889, une grotte vide de 2'n,50 de large et 5,-à 6 mètres de long, tapissée de cristaux de cérusite, avec brèche osseuse à la base. Les grottes sont, d'ailleurs, nombreuses 'dans ces marbres de l'Attique, en dehors même de la région métallisée, et M. Lepsius en a signalé plusieurs ("). On peut rapprocher des gisements du Laurium des gîtes, que nous n'avons pas visités, mais qui, d'après les rensei(*) Coll., 1681 274 à 277. Comme éléments accessoires, on a trouvé, au Laurium, des sels de cuivre : chessylite avec cuivre oxydulé et aiguilles de lettsomite (sulfate de cuivre et d'alumine) (éch. 229); azurite, avec fer oxydé hydraté (230); azurite avec chrysocolle (232) ; sels de cuivre colorant du gypse ou de la calamine (231 et 233); lettsomite (234 à 236); arséniate et sulfate de nickel (238 et 239). (**) Loc. cit,. p. 20. Sur le flanc nord du Pentélique, l'une d'elles, dans le marbre inférieur 03, a été, depuis l'antiquité, l'objet d'un culte religieux

et renferme encore une chapelle. Dans le sud de l'Hymette, le même marbre en contient une de 200 mètres de long sur 100 de large, la Vulias-

(") Nous avons rapporté, pour l'École des Mines, quelques-uns de ces grands cristaux de gypse, donnés par M. Moufle: Coll. 1681-290 à 293.

meni, où l'eau de mer pénètre par des fissures souterraines et vient former une piscine, utilisée comme bain salé par les Athéniens.