Annales des Mines (1897, série 9, volume 12)
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DE L'EMPLOI DES .BOULONS A CHARNIÈRE
POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS AMOVIBLES
DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE
l'on croit devoir conserver les boulons à charnière, quelques dispositions propres à éviter, le plus possible, la déformation des bords des couvercles et l'échappement des boulons; <, mais, y est-il dit, le mieux encore sera de renoncer aux boulons à charnière et de les remplacer par des bou-
POUR MAINTENIR
LES OBTURATEURS AMOVIBLES DE CERTAINS RÉCIPIENTS DE VAPEUR Par MM. E. POLONCEAU et C. WALCKENAER,
Membres de la Commission centrale des machines à vapeur.
Le 28 janvier 1897, dans une fabrique -d'engrais sise il Boesse (Deux-Sèvres), un couvercle maintenu par des boulons à charnière, qui fermait l'orifice de déchargement d'un récipient de vapeur, s'est violemment détaché ; l'ou-
vrier chargé de la conduite de l'appareil a été tué sur le coup, un autre ouvrier grièvement blessé. Cet accident redonne une malheureuse et pressante actualité à la question des dangers que présente l'emploi des boulons à charnière pour maintenir les obturateurs amovibles de certains récipients de vapeur. Une première étude sur ce sujet, présentée par M. l'ingénieur en chef
des Mines Olry et par l'un des auteurs de la présente note, a été publiée par les Annales des Mines au commencement de 1891 (*). Tant par l'examen de sept accidents survenus d'octobre 1888 à septembre 1890, que par le compte rendu d'expériences directes, cette étude met en évidence l'instabilité des joints obtenus au moyen de boulons à charnière disposés sans précautions spéciales ou appliqués à des obturateurs dont la rigidité laisse à désirer. Comme conclusion, elle recommande, si (*) 8° série, t. XIX, P. 133 et suiv.
lons ordinaires traversant les bords de la bride fixe et du couvercle mobile. Celui-ci sera ainsi retenu sur la périphérie par le corps même des boulons, et non plus seulement par la pression des écrous. Si les manuvres y perdent
en rapidité, la sécurité y gagnera, et c'est là le point essentiel. » Ce Conseil peut être suivi et doit l'être dans un certain nombre de cas. Dans d'autres la rapidité des manoeuvres
est si nécessaire qu'on ne peut espérer voir l'industrie s'accommoder des boulons ordinaires passés dans des trous.
A moins de changer radicalement le mode de fermeture, ce qui soulève d'autres questions techniques dans l'examen desquelles nous n'entrerons pas ici, l'on est donc conduit, pour certaines applications, à conserver, autant que possible, le système des boulons à charnière. Mais cela n'est permis qu'a la condition d'améliorer les dispositions des couvercles et le détail des assemblages, de manière à concilier l'emploi de ces boulons avec les exigences supérieures de la sécurité. Faute de ces améliorations nécessaires, la construction des appareils reste vicieuse et les accidents se succèdent. La première étude, à laquelle les circonstances nous obligent à donner une suite, s'arrêtait à l'accident survenu, le 24 septembre 1890, dans une fabrique d'indiennes à Amfreville-la-Mivoie. Dès le surlendemain 26 septembre,
le couvercle d'un récipient à débouillir les cotons, qui fonctionnait dans une teinturerie, à Thizy (Rhône), était violemment projeté en l'air, et cette explosion, dans ses traits essentiels, reproduisait une des précédentes, celle qui avait eu lieu, le 1" juin 1889, dans un atelier de lis-