Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1897, série 9, volume 12)

624

NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

et le niveau moyen de la source Alice, la. proportion d'eau

douce est de 6 volumes pour 1 volume d'eau de SaintLéon type ; 2° des eaux douces, 5 vol.' /2, venant directement de la fracture de l'Ancienne Source, sans avoir le temps de se minéraliser aucunement. En résumé, l'origine des eaux de Pougues est double et même triple pour deux des sources, celles qui sont en relation immédiate avec les cassures .verticales remplies de

sable. Toutes les sources reçoivent du calcaire bajocien

un mélange d'eau alcaline et gazeuse de la faille et d'eau douce venant des affleurements du calcaire ou de tous les canaux quelconques qui le font communiquer avec le jour en des points assez élevés. Ce mélange, à, s'appauvrit en eau alcaline vers l'ouest, mesure s'enrichit en chaux, de manière qu'il y a quelque compen-

sation entre ces deux effets au point de vue de la minéralisation totale. Mais, en outre, pour les deux sources Saint-Léger et Élisabeth, des eaux douces provenant des alentours immédiats des sources, autrefois refoulées par les eaux venues du calcaire, viennent, par les cassures sableuses, se mélanger à l'eau minérale depuis que son

niveau statique s'est abaissé et ne font que la délayer sans y ajouter aucun sel dissous.

Tout cela se passe en dehors des captages, et il est impossible d'y remédier individuellement pour chaque source, la cause étant générale : elle consiste uniquement, cela est démontré par tout ce qui précède, dans la chute de la pression des eaux gazeuses dans le calcaire, chute causée par l'écoulement trop abondant des sources Massé. L'effet de cet écoulement, en ce qui concerne la

composition des eaux minérales proprement dites, de celles qui circulent dans le calcaire, a été sensible, mais relativement peu important : il a consisté à refouler plus

à l'est le maximum des teneurs en chaux et à diminuer partout les teneurs en soude, c'est-dire en somme à

NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

625

accroître partout la venue (Peau douce dans le calcaire. Mais cet accroissement, que mesure celui du rapport chaux n'est important qu'au voisinage de la faille et ne alcalis,

tend pas d'ailleurs à diminuer notablement la minéralisation totale, l'augmentation de la teneur en chaux compensant plus ou moins complètement la diminution de la soude.

Tout autre est l'effet produit par cette chute de pression en ce qui concerne les venues superficielles au voisinage des sources en relation avec les cassures : cet effet est un simple délayage de l'eau minérale, sans compensation. Ainsi la source principale, Saint-Léger, reçoit du calcaire une eau peu différente de l'ancienne ; mais, dans la cassure qui lui livre passage, cette eau se mélange d'une quantité

d'eau douce qui en accroit le volume à peu près dans les proportions de 1 à 1,6 (*). Si Régime particulier de la source Saint-Léger. cette conception du régime de la source Saint-Léger est -

exacte, il est clair que les variations du niveau de la source (*) Une nouvelle confirmation intéressante des lois qui régissent la composition chimique des eaux de Pougues s'est trouvée, en juin 1897, dans les travaux de réfection du captage de la source Élisabeth. Dans

le large puits creusé à cet effet on a observé, au milieu des marnes sèches et imperméables, à quelque 3 mètres de distance de la source Élisabeth vers l'est, du côté de la source Alice par conséquent, un filet d'eau minérale dont l'analyse a fourni les résultats suivants (dosés comme ci-dessus): Alcalis (soude -I- Fo potasse) 0g'«,149

Chaux

Og',5001

Proportion d'eau douce

Chaux

Rapport Alcalis

1v. S'-Léon ancienne + 4",1

3,35

eau douce.

Ce qui montre qu'il s'agissait non d'une infiltration issue du forage, mais d'une petite source bien spéciale, venant se placer, par sa composition, exactement entre Alice et Élisabeth dans la gamme des eaux de Pougues. Il est curieux de voir ces lois se vérifier avec tant de précision sur d'aussi faibles distances.