Annales des Mines (1897, série 9, volume 12)
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632 NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES
de l'eau minérale. Il croit très rapidement quand le niveau s'abaisse. La loi qui relie ce débit de régime à la hauteur
du niveau est la véritable caractéristique de la source :le débit à un niveau déterminé, dont on se contenté souvent, est une .donnée tout à fait insuffisante, car à quelques décimètres plus bas ce débit peut être, suivant le cas, à peine augmenté ou décuplé. Inutile d'insister sur ce point évident (*):
Maintenant si, au lieu -de laisser la source débiter au niveau inférieur après l'abaissement brusque du niveau, en la laisse au contraire immédiatement s'élever'dans le puits sans .écoulement, on la voit s'élever rapidement, puis de plus en plus lentement et revenir, au bout de peu de temps, au niveau supérieur initial. Si, au contraire, on à d'abord laissé Couler l'eau pendant quelque temps, au niveau inférieur, le débit à ce niveau ayant ainsi eu le temps de diminuer, et si l'on ferme alors le tuyau d'écoulement pour laisser la source s'élever, l'ascension se fait >plus lentement que dans_ les premières conditions. Et plus
le temps pendant lequel la source a débité au niveau inférieur a été long, plus l'ascension est lente. Elle tend d'ailleurs toujours vers le même niveau maximum ; la forme de la courbe d'ascension est à peu près celle d'une branche d'hyperbole, dont le paramètre est d'autant phis grand que le débit à niveau bas a été plus prolongé. Enfin si, ayant laissé la source s'élever dans le puits après un
long temps d'écoulement à niveau bas, on dispose en quelque point plus élevé un trop-plein qui en arrête l'ascension, le débit en ce point croit graduellement et -très lentement depuis zéro jusqu'au débit caractéristique du niveau oit est placé ce trop-plein. Si, au contraire, l'as(*) Actuellement par exemple (septembre 1897) la SOUITe Saint-Léger débite 1 à 2 litres par minute en régime permanent à la margelle (4-,28 au-des-sous de l'a ncienne, 7 à 8 litres à 60 centimètres plus bas, 50 litres environ au fond du puits.
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cension a suivi immédiatement l'abaissement brusque du niveau, le débit en ce même trop-plein est d'abord exagéré et tend en diminuant vers la même limite. On a quelquefois, c'est le cas notamment pour d'anciennes expériences faites sur la source Saint-Léger, cru spécifier mieux -l'état d'une source en donnant non seulement le' débit à un niveau déterminé, mais le relevé d'une courbe d'ascension à partir d'une certaine profondeur. Une telle donnée est encore absolument insuffisante si l'on ne spécifie pas le temps pendant lequel la source a été
maintenue au niveau inférieur, et il est généralement
impossible de le spécifier avec exactitude parce que l'épuisement n'est pas instantané. Il n'y a aucun rapport
entre le débit de régime à une hauteur déterminée et
celui que l'on calcule d'après la vitesse d'ascension de la iource au moment oà le niveau de l'eau atteint cette hau-
teur; l'un peut être, suivant les cas, plus petit ou plus grand que l'autre, et la différence peut être bien supérieure au débit de régime lui-même. Une dénivellation
brusque, suivie d'ascension immédiate par exemple, fournit
à chaque niveau des débits momentanés énormément supérieurs aux débits de régime. Lorsque -la source atteint sans débit son niveau statique A, il existe au pied .de la colonne ascendante, dans le calcaire, une certaine pression, voisine de 5 atmosphères, par exemple, pour la source Saint-Léger, allant à 6 atmosphères plus près de la faille- et tombant à 2 1/2 aux environs de la source Alice. Quand on abaisse le niveau en laissant la source débiter à une hauteur déterminée B, il se produit au point considéré une dépression mesurée par l'abaissement du niveau et d'où résulte la vitesse ascensionnelle. Si cette- dépression se propageait instantanément à travers les canaux du calcaire jusqu'à une grande distance, jusqu'à la faille par exemple ou tout autre point plus éloigné où règne une charge statique