Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
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RÉGLEMENTATION DES EMPLOIS DE L'ÉLECTRICITÉ
On a vu que les règlements de police ne prévoient aucune
classification en catégories. Toute mine où on a trouvé du grisou est mine à grisou ; et l'Administration fait appliquer dans ladite mine celles des mesures du règlement qui lui paraissent devoir être appliquées. Il en résulte un.
régime variable et gradué d'une mine à l'autre, suivant le danger que chaque exploitation paraît présenter. L'emploi lampe Wolf à simple tamis, sans des lampes de sûreté,
est imposé dans la plupart cheminée, sans cuirasse, des mines du district de Dortmund. Dans quelques mines, et pour certaines couches, on a imposé un double tamis. L'arrosage pour combattre les poussières, la suppression des explosifs au charbon, etc., ont aussi été imposés par mesures individuelles. En réalité, les difficultés dues au grisou sont jusqu'à présent assez réduites dans la majorité. des mines westphaliennes. Les exploitations situées au sud et au sudouest, oit les couches, assez fortement redressées, viennent
affleurer au jour, ont été jusqu'à ce jour exemptes de grandes quantités
de
grisou. Mais les exploitations
.s'étendent peu à peu vers le nord, où l'on rencontre, sous une épaisseur de morts-terrains de plus en plus considérable, le faisceau des charbons à coke, qui s'est dès l'origine Montré assez ,grisouteux, et qui en divers points a une allure ou très irrégulière en profondeur, ou assez régulière, mais voisine de l'horizontale. De plus, toutes les exploitations vont en s'approfondissant et rencontrent
en profondeur des quantités de gaz de plus en plus grandes. Le dégagement du grisou devient, pour ces diverses raisons, un sujet de préoccupation de plus en plus marqué.
Les renseignements recueillis dans diverses mines (Voir plus loin, Note I, p. 69) donnent. une idée de l'intensité de ce dégagement. On . peut constater qu'il ne s'agit pas, en somme, de dégagements exceptionnellement
DANS LES MINES A GRISOU
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forts ; ils sont comparables à ceux que l'on rencontre jusqu'à présent dans la moyenne des mines à grisou du Nord et du Pas-de-Calais. On n'a pas encore trouvé de couches à dégagements instantanés ; les dégagements trouvés dans certains travaux de préparation et de traçage des exploitations du nord du Bassin (Général Blumenthal, Ewald, etc.) font prévoir qu'on ne sera pas exempt, un jour, de pareilles difficultés ; mais, quant à présent, on n'a pas eu à compter avec elles. L'Administration prussienne a jusqu'à présent admis partout que la mine à grisou commençait au point de ren-
contre du travers-bancs avec la couche ; et dans les mines
les plus dangereuses, Hibernia. et Kaiserstuhl, par exemple on trouve des lampes à feu nu ou même des foyers dans le travers-bancs d'entrée d'air. Je n'ai pas besoin d'ajouter que le mode de gisement des couches de ce bassin, très analogue au gisement franco-belge, se prête à une facilité et à une sécurité de distribution du courant d'air inconnues des exploitants de mines à couches d'épaisseur et d'allure plus irrégulières.
Cela posé, je dois dire que, comme en Belgique, les applications de l'électricité (*) ont en général trouvé place. dans les puits ou les travers-bancs d'entrée d'air. Il y a des exceptions, mais pour des courants d'air où la teneur n'a jamais dépassé 2 ou 3 millièmes. Or, aux yeux même de l'Administration prussienne, de pareilles mines ne sauraient présenter aucune espèce de danger. Autant que j'ai pu m'en assurer en conversant avec les ingénieurs, les
exploitants de mines nettement grisouteuses n'ont aucun désir, et ne croient pas possible d'employer avec sécurité,
au cur de leurs travaux, des moteurs électriques. Sous ce rapport, ils paraissent marcher d'accord avec l'Administration. (") Exception faite pour les lampes portatives, dont on parlera plus loin,