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Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)

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106 RÉGLEMENTATION DES EMPLOIS DE L'ÉLECTRICITÉ

rapport avec la résistance de ce fil, entouré et isolé du conducteur principal. Les courants sont inverses dans le fil auxiliaire et dans le conducteur extérieur. La canalisation est composée de deux câbles semblables sectionnés à des longueurs variables. Dans les galeries établies en mauvais terrains, les sections seront plus nombreuses que dans celles en terrains plus solides où les éboulements sont moins à craindre. Les différentes sections sont raccordées par des manchons spéciaux assurant la continuité et l'isolement des deux conducteurs concentriques. Les accouplements sont disposés de telle sorte que, sous l'influence d'une pression quelconque exercée sur le câble, un mouvement de glissement de 0.1,005 environ dans les manchons soit suffisant pour ouvrir le circuit auxiliaire, tandis qu'un déplacement considérable est nécessaire pour dédoubler le conducteur extérieur. L'ouverture du circuit auxiliaire a pour résultat de faire fonctionner les deux électro-aimants déclencheurs placés à l'origine de la canalisation ou d'un branchement et dont le mouvement des armatures interrompt le courant principal. En cas d'écrasement du câble par suite d'un éboulement ou d'un coup de hache, les deux conducteurs principal et auxiliaire sont mis en contact, et, comme les courants cheminent en sens inverse, le courant auxiliaire, au lieu de suivre son parcours en entier, retourne au pôle négatif par le chemin le moins résistant, en privant de courant une partie de son circuit ; l'électro-aimant situé sur cette partie fonctionne immédiatement et interrompt encore une fois le circuit principal. Dans le cas où l'écrasement des deux câbles de la canalisation serait rigoureusement simultané, les dispo-

sitifs de sécurité ne déclencheraient pas. On a prévu ce cas presque irréalisable, il est vrai, en disposant sur le fil auxiliaire un petit relais qui coupe le courant dérivé, quand le fait signalé se produit; les deux appareils déclencheurs font ensuite leur office. En mettant à la terre le milieu du conducteur, c'est-à-dire le fil auxiliaire, on réalise avec les deux électros un indicateur de terre ; s'il se produit une dérivation due, par exemple, à la dénudation du câble, un des électros, privé de courant, ouvre le circuit principal. Les manchons d'accouplement sont entourés d'un tube en caoutchouc ligotté à ses deux extrémités. Ce tube doit donc subir un certain allongement pour permettre un déplacement correspondant des manchons. On évite de là sorte les interruptions de courant sous l'influence des efforts trop minimes. Les dispositifs de sécurité sont enfermés dans des boîtes en fonte épaisse, hermétiquement closes, s'ouvrant à l'aide d'une clef

DANS LES MINES A GRISOU

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spéciale; ils peuvent donc être placés sans danger dans les travaux à chaque branchement de la canalisation afin d'empêcher l'extinction de tout le réseau en cas d'accident. A première vue, le câble Nolet semble assez compliqué, et l'on est en 'droit de se demander si la présence des nombreux manchons distribués le long de la canalisation ne sera pas une cause permanente d'interruption de l'éclairage électrique, par exemple, de nature à amener des accidents; la pratique nous apprendra si ces appréhensions sont fondées. Comme pour les câbles Atkinson et Charleton, on peut craindre qu'en cas de cisaillement instantané (coup de hache) les appareils déclencheurs n'aient pas le temps de fonctionner, par suite de la self-induction que la disposition rectiligne rendra toutefois très faible. Câble concentrique. -- Il est formé de deux conducteurs concentriques, un pour l'aller, l'autre pour le retour du courant. Comme il est impossible de toucher les deux conducteurs à la fois, on peut employer des tensions élevées sans redouter le danger des secousses, surtout si on met le conducteur extérieur it la terre, l'intérieur étant au potentiel le plus élevé. Ce câble n'exerce aucune action sur les fils et les masses métalliques voisines. L'usage des courants alternatifs, qui tend à se répandre de

Jour en jour, rend pour ainsi dire indispensable l'emploi de câbles concentriques. Les systèmes décrits ci-dessus ne se prêtent pas à l'utilisation de ces courants. Voici la composition d'un câble concentrique pour mines à grisou, en allant du centre à la périphérie du câble : conducteur en cuivre intérieur, isolant, conducteur en cuivre extérieur,

isolant, gaine de plomb simple ou double en cas d'humidité, couche de jute ou de chanvre bitumé, armature métallique protégée contre l'oxydation par la galvanisation ou par une dernière couche de jute ou autre substance à enduit bitumineux. . Par ce dispositif le diélectrique est donc réduit à un minimum.

Les câbles concentriques dont le conducteur extérieur n'est pas isolé ne peuvent naturellement être employés. A l'origine de la canalisation, il y aura un interrupteur électromagnétique par exemple. S'il survient un éboulement sans rupture de câble, les deux conducteurs seront mis en contact par l'écrasement, et la

ligne sera interrompue; l'étincelle jaillit à l'abri de l'air exté-

rieur. En cas de rupture par une chute de pierre ou par un coup de hache, une partie du conducteur extérieur sera coupée avant l'autre, et les deux conducteurs seront mis en court-circuit avant la rupture complète du câble; l'appareil déclencheur