Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE
.ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE
se sont formées dans cette île (*), et ces dépôts sont stric-
vaut donné lieu à des venues de roches de plus en plus basiques. A l'époque pontienne, quelques lacs ou marais saumâtres se seraient formés sur les côtes, lacs dont les dépôts ont été ultérieurement bouleversés par un grand effondrement, qui parait avoir eu lieu à la fin du pliocène et qui a amené, dès lors, la Méditerranée à peu près sur son emplacement actuel. Abordons maintenant la description successive de ces terrains divers.
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tement localisés en de rares points des côtes, où ils se montrent fortement plissés et disloqués par des- phénomènes dynamiques, dont l'âge est, par suite, très récent,
au moins pliocène. Les principaux points oh nous avons trouvé ces dépôts fossilifères sont : 1° la pointe Orthymnos au nord-ouest;
2° le fond du golfe d'Iéro ; 3° les environs immédiats de Mételin, depuis la ville jusqu'au cap Maléa, au sud-est de l'île. Quelques-uns de ces dépôts sont, comme nous le verrons, déjà saumâtres et marquent, par suite, la proximité
probable de la mer, qui s'était avancée non loin de là pendant le sarmatien et en est disparue pendant le levantin pour ne revenir, plus tard, qu'à la fin du pliocène.
Enfin les roches tertiaires forment, dans tout l'ouest de
une grande masse, dont le prolongement occupe,
d'après Tchihatcheff, presque toute la Troade. Ce sont presque exclusivement des coulées, contrairement à ce que nous verrons plus tard à Lemnos, où l'on paraît avoir affaire à des dykes. On y trouve une série de types de plus en plus basiques allant du trachyte rhyolithique, ou de la dacite, au basalte labradorique. Les venues les plus récentes ont recoupé les dépôts pontiens. En résumé, on paraît avoir, à Mételin, un lambeau d'une chaîne primaire N.N.E.-S.S.O. comprenant schistes métamorphiques, marbres, péridotites et serpentines. Ce lambeau, émergé jusqu'à l'époque pontienne, aurait commencé, à partir d'une période tertiaire imprécisée, probablement miocène, à se disloquer sous l'effort de forces éruptives, (*) Dans notre premier mémoire, nous avions déjà exprimé (p. 28) l'idée, purement hypothétique, que les calcaires tertiaires de Mételin pourraient .être pontiens ou levantins. L'un des principaux résultats de notre voyage de lel a été de préciser leur âge -en y découvrant une faune pontienne bien déterminée.
1° Schistes métamorphiques et marbres. - Cet étage est formé d'alternances constantes et multiples de schistes
métamorphiques, souvent micacés ou chloriteux, plus rarement amphiboliques et de calcaires marmoréens, ces derniers présentant parfois, comme au mont Olympe; des épaisseurs considérables. Les schistes micacés passent fréquemment à des quart-
zites chloriteux et renferment, suivant les cas, plus ou moins de feldspath, de mica brun ou blanc, de chlorite, d'actinote ou d'amphibole, parfois de la calcite et du graphite. Ceux de l'ouest du mont Olympe (6, 7), dont l'aspect à l'oeil nu rappelle un peu celui des phyllades cambrien, apparaissent au microscope absolument cristallins, mais avec une disposition des minéraux qu'on peut attribuer à une clasticité ancienne, suivie d'une remise en mouve-
ment des éléments par métamorphisme. Le mica blanc est souvent en fines aiguilles soyeuses tapissant les plans de schistosité, comme celui que produit, après coup, le voi-
sinage de la granulite ; le quartz est en veines minces intercalées entre les plans schisteux ; du feldspath s'est développé par endroits ; la chlorite, l'actinote et l'amphibole sont souvent très abondantes. Les grandes lentilles calcaires sont formées de beau marbre blanc, souvent très pur, ailleurs plus chargé de magnésie et présentant des cristaux de dolomie ; celui du