Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE 244 analogues à celles de Mételin : ce qui confirme l'assimilation d'âge 'proposée avec elles. A partir de Papazlu, la côte nord du golfe d'Adramiti est formée de calcaires foncés alternant avec des mica-
schistes (*) et l'on rencontre, vers Adramiti, des sables lacustres à débris d'algues et de Végétaux divers, ou pliocènes, ou quaternaires (**), reposant sur des calcaires 'marneux ou sableux sans fossiles, rattachés par Tchihatcheff à la grande formation éocène, qui, selon lui, prend en écharpe toute l'Asie Mineure de Smyrne à Moudania (***).
Plus au sud, au cap Hagianos, nous-môme, en longeant
la côte en bateau à vapeur, avons pu voir des calcaires blancs tertiaires, recoupés par des basaltes, qui nous ont paru semblables à ceux des environs de Mételin, sur l'autre
rive du détroit. Enfin; pour terminer sommairement ce qui est relatir au tertiaire d'Asie Mineure, avant de passer aux autres roches et terrains de la Troade, nous ajouterons aussitôt quelques mots sur les autres formations de cet âge existant plus- au sud. Quand on a.doublé le massif trachytique de Tchandarlik (ancienne Pitane), on voit, un peu au nord de ce village, d'épaisses couches de tuf blanc, auxquelles se rattache une intéressante question historique, celle des fameuses briques antiques en terre de Pitane, étonnamment légères et poreuses, que Pline célébrait déjà et grâce auxquelles - les architectes de Justinien purent, prétend-on, exécuter la hardie coupole de Sainte-Sophie ("*). (*) Ibid., I, 538. (**) III, 187.
(***) 11, 208 et 209. Cette formation, qui ne renferme pas de fossiles, pourrait également être crétacée. (****) TCHIHATC'HEFF,
1, 67 à 69 ; Cf. EHRENBERG, Mikrogeologie, p.
40.
Tchihatcheff croit que, malgré leur nom, ces briques devaient provenir de Rhodes ou de la Carie.
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Puis, en se dirigeant vers Elea et la célèbre nécropole antique de Myrina, on voit des calcaires et marnes avec rognons de silex, disloqués par les trachytes et sans fossiles (*).
Plus loin, aux environs de Smyrne (**), an nord du mont Pagus et au-dessus de Bournabat, se trouvent des calcaires à silex et des marnes avec Belix, Planorbis, Limnea, Paludina, Unio, Cypris, etc., et de nombreus-es empreintes de feuilles, qui, d'après Fischer, seraient probablement miocènes.
En Phrygie, le levantin (?) forme une série de dépôts, disséminés au milieu des terrains primaires, notamment
au nord de Kioutahia ('), oh se trouve, dans le bassin du Sakaria et du Kioutahia, un important bassin tertiaire avec conglomérats, grès, marnes, dépôts de gypse, etc.,
sur lequel sont placées les exploitations de borate de chaux de Sultan Tchair et de magnésite d'Eskischeir. Ce bassin de Kioutahia et celui d'Ouschak et Afioun Karahissar, plus au sud, paraissent former l'extrémité ouest des grandes formations, qui occupent, jusqu'à la chaîne du Taurus cilicien, la dépression des déserts salés de Lycaonie.
Enfin, en Pisidie, on retrouve une autre large zone de terrains éocènes, bien caractérisés par leurs nummulites ('"), avec intercalation de massifs serpentineux.
Revenons Maintenant en Troade pour y étudier les serpentines, les roches éruptives et les terrains primaires, (*) Ibid., Il, 193 à 196. (**) Ibid., II, 172. Cf. HAMILTON et STRICELAND, Trans. of the geol. Soc. of London, 1840, t. Y, p. 395 ; FISCHER (Paléontologie de l'Asie Mineure, p. 329); SPRATT et FonaEs, Quart, journ. of the geol. Soc. of London, t. I, p. 156. (***) TCHIHATCHEFF, 111, 242 à 265 et III, 308.
(****) L'éocène fossilifère se retrouve également net à. Samsoun. Souvent, à la partie supérieure de cet étage, on a (II, 463) d'importants dépôts arénacés et gypseux sans aucun fossile.