Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE
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dans toute cette zone Egéenne et qu'on retrouve presque. identique en Attique, en Chalcidique, à Thasos ou à Mételii..
L'aspect de ces terrains les rapproche, suivant les cat-, de ceux que nous appelons en France cristallophylliens ou précambriens (V, V et x de la carte géologique), avec cette différence toutefois que les marbres y jouent un rôle très important, auquel nous ne sommes pas habitués dans le Plateau Central ou dans les Alpes, tandis que les granites y sont, par Contre, singulièrement restreints. Mais
en France même, nous arrivons de plus en plus à Cell, opinion que les faciès de gneiss et de micaschistes, auxquels on attribuait autrefois une idée d'âge absolue et que beaucoup de géologues considèrent même encor,' comme représentant une certaine écorce primitive du globe, ne sont, en réalité, que des formes plus ou moilH métamorphiques de terrains sédimentaires, pouvant, stnvant les cas et suivant les pays, avoir les âges les plus divers. Dans la mer Égée, cette question se trouve présenter une acuité toute spéciale par le rapprochement de gisements, de directions, de faciès et d'allure, qui existe souvent entre ces terrains d'aspect primaire et le crétacé métamorphique. Cette analogie, d'où résulte, en bien de, cas, la difficulté de séparer le crétacé du primaire.dans Zone de contact des deux terrains, tant qu'on n'y trouve pas de fossiles, a frappé, de bonne heure, tous' les observa-
teurs, aussi bien Sauvage en Eubée, ou Tchihatcheff c:i Asie Mineure, que Neumayr en Thessalie ou enAttique (*), et elle a même entraîné ce dernier à voir, dans tous les gnei
et micaschistes de la mer Égée, uniquement du crétacé: conclusion absolue, aussi inexacte, à notre avis, que l'au(*) Neumayr (Denkschr. der X. Ak. in -Wien., 1880, t. XL, p 395) a remarqué que, depuis l'Olympe de Thessalie jusqu'à la Crète, sur une
étendue de 5° de latitude, on éprouve partout la même difficulté
à établir une démarcation entre le calcaire à hippurites et le macigno d'une part, les terrains métamorphiques de l'autre.
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cienne idée d'en faire uniformément une croûte primitive du globe, antérieure à tous les dépôts sédimentaires. La question -est assez intéressante pour valôir la peine que nous nous y arrêtions un peu ("). Les arguments en faveur de la théorie de Neumayr, que nous avons résumés, chemin faisant, à l'occasion de l'Attique ou de l'Eubée, sont de plusieurs sortes : 10 Existence de toute une série de types intermédiaires, conduisant peu à peu, ,par transitions insensibles, du crétacé fossilifère le plus authentique à des pseudogneiss et micaschistes
2° Analogies stratigraphiques fréquentes entre l'allure et la direction des couches crétacées et celle des couches aspect primaire, dans les régions, comme l'Attique ou. l'Eubée, on les deux groupes sont en contact 3° Coupe ordinaire du crétacé de Grèce (un calcaire it
inférieur très développé à la base ; un épais Macigno, formé de schistes et grès ; un calcaire à- hippurite,s, constituant
le relief saillant de la contrée), reproduite, affirme-t-il, 1 an s le terrain métamorphique (**).
Tout au contraire, comme nous l'avons vu, si l'on reporte sur une carte, sans idée préconçue (Pl. I), d'une part le crétacé fossilifère, d'autre part les terrains d'aspect primaire, il nous semble que la distinction de principe entre les deux terrains s'établit d'elle-même, par la
façon dont le crétacé proprement dit se localise nettement en deux zones, l'une au nord, allant de Bulgarie en Bithynie, l'autre au sud, rejoignant la Locride et l'Eubée à ide de Chios. Entre elles on ne trouve que des terrains (l'aspect primaire ou primitif sans aucun fossile, et il serait
déjà fort extraordinaire, s'ils représentaient du crétacé (*) Elle n'est pas sans présenter quelque analogie avec celle des
schistes lustrés alpins, qui a fait soutenir successivement tant d'opinions contradictoires. (") Loc. cit., p. 400.