Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
Page : Image 195
Révision de 23 janv. 2015 16:09:57, edited by Anonymes
382, EXPÉRIENCES ET THÉORIES SUR LE TUBE DE PrroT
Erreurs inhérentes au mode de tarage par manège. Enfin remarquons que dans le tarage au manège on pourrait craindre certaines causes d'erreur. D'abord le moulinet se présente au- fluide avec des vitesses variables proportionnelles aux rayons de rotation aux points choqués; il faudrait donc, pour être rigoureux, tenir -compte, comme nous l'avons vu, de l'exagération de vitesse occasionnée par cette irrégularité .; la formule (2.1.) ,montre que l'exagération est, en> pratique, tout à fait négligeable ; cette formule conduit, en effet, à prendre pour vitesse du Moulinet non_ pas, .celle qui cor-
respond au- rayon- de la Circonférence décrite par son centre, mais ce rayon augmenté, en valeur relative, d'une quantité voisine de
étant le rapport entre le rayon
de la roue mobile et le rayon du manège. Or, pour un Casartelli », par exemple, tournant sur un manège de 1 mètre de rayon seulement, */, est égal à 3-10 environ et -A2
égale
ce qui est bien loin d'être sensible.
7.200, Il n'en serait plus ainsi si le rapport
entre le rayon du moulinet et celui du manège s'élevait à une is
- ET :SUR LE MOULINET DE WOLTMANN
383
en se déplaçant, entraînent un peu d'air, qui,, dès lors, n'est pas complètement immobile (*). L'instrument ne se meut donc pas dans tin_ fluide absolument en repos. Il faudrait, si on le pouvait, tenir compte, dans les résultats
du tarage, de la vitesse propre de l'air aux endroits oà passe l'appareil.. On a essayé de le faire en disposant, à. poste - fiXe, dans le voisinage immédiat de la trajectoire de l'instrument soumis à l'expérience, un deuxième ané-
momètre de contrôle chargé d'apprécier cette vitesse. Mais la correction qu'on en déduit ne peut qu'être très exagérée, parce que cet appareil- .accessoire reçoit une impulsion brusque chaque fois que le bras du manège passe
devant lui, et il se trouve, par conséquent, dans le cas oti l'irrégularité dans le temps produit le plus d'exagération dans. les indications. On peut, dès lors, soutenir que la correction, faite ainsi par quelques expérimentateurs allemands, est plus nuisible qu'utile.
Il est, en tout cas, bien aisé de s'affranchir de cette correction. Il suffit de faire le bras du manège très plat et tranchant sur son bord. antérieur. L'entraînement de l'air devient alors négligeable, ainsi qu'on le constate par
l'anémomètre de contrôle qu'on ne voit plus tourner, même lorsque le bras du manège passe tout près de lui.
expérimentale dans les essais de Baumgarten. Cet ingé-
Si l'on observe les précautions précédentes, le tarage au manège donne donc, c'est certain, des résultats très
nieur a soumis le même Moulinet hydrométrique au tarage
suffisamment corrects.
valeur notablement plus grande. On en a une preuve rectiligne dans un canal, puis au tarage sur manège, le rayon du manège ayant seulement Cr,619 de longueur le résultat fut (*) que, à égalité de vitesse du centre du moulinet, le nombre de tours de la roue à ailettes était un peu plus grand dans le second cas que dans le premier, conformément à 'notre théorie. Ensuite le bras du manège et l'anémomètre lui-même, (*) Annales des Ponts el Chaussées, 1847, 2' semestre, p. 337.
Con elusion.
En résumé, nous voyons que le tube de Pitot et les moulinets étalonnés au manège ou par un déplacement rectiligne mesurent correctement là vitesse du courant-
(*) Voir, à ce sujet, ce que disent les auteurs allemands de ce qu'ils appellent le <, Mitwind». RECKNAGEI., Annalen der Physik und Chemie, Bd X, 1880, p. 677.
GliAsnor, Theoretische Illaschinenlehre. Bd II, § 163, et Bd III,
54..