Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
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492 RECHERCHE ET EXPLOITATION DE L'OR EN GUYANE
donnée par une batée. Sur aucun des placers que j'ai visités il ne m'a été possible de trouver une balance sensible au demi-centigramme. Les prospecteurs jugent immédiatement, par la simple inspection de la quantité d'or restant dans la batée, la teneur estimée de l'alluvion. Ils possèdent à cet effet une série d'expressions qui déconcertent
ÉCHELLE DE LA TENEUR DES ALLUVIONS
On peut compter qu'il faut, suivant les cas, de 15 .à 20 ,« cilles » pour équivaloir à la couleur faible. Comme,
d'autre part, il y a 150_ batées au mètre cube, on voit, que le poids effectif de l'or donné par une batée représen tant la couleur faible est de 1 gramme
un peuau premier abord et qu'il convient de traduire en chiffres.
Échelle des teneurs.
Le degré le plus bas de leur
échelle est ce qu'ils appellent une « eille », corruption créole
du mot il, qui signifie un point, une trace d'or ; mais, néanmoins, c'est déjà-une trace nette, distincte, différente
150
sur le bord intérieur du croissant, quand on incline la batée au dernier temps du lavage ; cet éclaircissement est dû à la présence de grains imperceptibles d'or. Un prospecteur américain vous dira aussitôt- : cette alluvion contient : néant; une couleur ; deux couleurs ; etc. Cinq
couleurs de cette espèce ne correspondent pas à une teneur au mètre cube supérieure à 1/2 gramme. La couleur guyanaise est, Comme on va le voir, équiva-
lente à des teneurs autrement fortes. Les « cilles » guyanaises ne présentent dans l'esprit des prospecteurs locaux aucune espèce d'intérêt, vu qu'ils ne considèrent même pas comme 'exploitable ce qu'ils appellent « la couleur faible », qui correspond à une teneurde 1 gramme, soit à une valeur de 2 fr. 70 par mètre cube.
= 6 milligrammes et demi,
correspondant à une valeur de 1 centime, 755. L' « eille » elle-même, qui est la quinzième ou la vingtième partie de la couleur faible, vaut donc, très approximativement
par conséquent de ce que les prospecteurs américains appellent la couleur, car ce mot est aussi employé par les Guyanais, comme on va le voir plus loin; dans un sens tout différent. La « couleur », pour les Américains, ne consiste pas dans le fait d'apercevoir, au Milieu du sable noir qui reste dans la batée, un point d'or distinct, de dimensions définies ; la couleur, aui États-Unis, consiste dans un léger éclaircissement qu'un oeil exercé perçoit immédiatement
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1 millime (-4 de centime 40.
et pèse 6m.gr 1 /2 15
'20
0,3 à 0,4 milligramme.
Au-dessus de la couleur 'faible qui est, je. le répète, le premier degré auquel les prospecteurs guyanais donnent l'importance restreinte qui s'attache à une simple indication, vient la couleur forte, qui est à peu près le double de la couleur faible, équivalente par conséquent à 5 ou 6 francs au mètre cube'. On commence, à partir de là à compter par : « sous 4 la
batée », c'est-à-dire que les prospecteurs estiment la valeur, exprimée en monnaie décimale, du poids d'or doline par la batée. Une batée de deux sous équivaut par conséquent à un poids estimé d'or, valant 10 centimes,
soit 37 milligrammes. La teneur au mètre cube d'une pareille alluvion s'obtient en multipliant ce poids par 150, ce qui donne environ 5gr,5, soit une valeur de 15 francs
Voici d'ailleurs lé tableau comparatif que j'ai dressé, donnant en grammes d'or et en francs par mètre.cube, les valeurs correspondant aux estiMations courantes 'des prospecteurs guyanais. On remarquera qu'ils estiment .en général les teneurs