Annales des Mines (1898, série 9, volume 13)
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DE TCHIATOUR
On est là tout près de la ligne de partage des eaux entre la mer Noire et la Caspienne (entre le bassin du Rion et celui de la Koura) que la voie ferrée Tiflis-Batoum franchit à la passe de Souram.
minerai. La couche est formée d'une série de lits d'aspect et de teneur variables, qui paraissent être des dépôts de mer peu profonde. Ils ont dû se former dans une région de rivages où des
Le minerai de manganèse forme, à Tchiatour, une couche
courants, dont la vitesse a diminué peu à peu, se sont
très régulière, recoupée seulement par quelques petites failles sans importance, et ayant vers le nord un très
fait sentir (*). Le minerai est essentiellement constitué par des oolithes
faible pendage de 2 à 50, qui atteint toutefois 15°
dont les grains vont en diminuant de grosseur de bas en
en
quelques points exceptionnels (Guimevi). Elle correspond
haut et sont formés, de même que le ciment, par du
à l'étage de transition, dit « étage à poissons », oà trouve Meletta sarbinites, Lamna, Otodus, etc. Ces fossiles se rencontrent dans toute la couche minéralisée du toit au mur.
peroxyde de manganèse. Quelques bancs marneux viennent
Au dessous est un lambeau d'éocène nummulitique avec Nummulites ..illurchisoni,"Numm. Biarritzensis, Orbitelites disezcs. Cet étage, absent sur le versant nord du Cau-
case, est assez peu développé au sud et repose sur le crétacé à Inoeeramus labiatus. Au-dessus de l'étage à poissons s'étendent les puissantes > assises du miocène sarmatique avec Tapes gregaria, Cardium obsoletum, etc. La puissance de la couche manganésifère varie de 1',50
à 2 mètres et même 2°1,50 en quelques points. On
a
reconnu son amincissement et sa disparition ,dans toutes les directions. Elle s'étend à peu près sur 10 verstes dans le sens de la vallée et s'arrête au nord au voisinage d'éruptions andésitiques qui ne sont peut-être pas sans relation avec l'origine du métal. Perpendiculairement à
la vallée, le bassin peut avoir 6 verstes de largeur moyenne. Il aurait donc une étendue approximative de 60 verstes carrées, sur lesquelles 27 environ ont été reconnues par les travaux d'exploitation ou d'exploration. .
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NOTE SUR LES GISEMENTS DE MANGANÈSE
En résumé, on peut admettre qu'il y a, dans lé basin de Tchiatour, une centaine de millions de tonnes de
recouper la masse et nécessitent un scheidage qui donne finalement du minerai à 52 p. 100 de métal. Vers le bas, on rencontre des bancs gréseux passant au stérile.
Vers le haut, la couche devient ordinairement argileuse et passe à des oxydes hydratés qui sont encore très riches, et ont, dans certaines régions de la mine (à Zédirgani, par exemple), pour équivalent latéral une matière d'un brun rougeâtre dont la composition n'a pas encore été étudiée. Les exploitants indigènes ne considèrent comme mine-
rai que les parties suffisamment dures de la couche et rejettent ainsi au stérile des portions très riches, par exemple les oxydes hydratés trop mous et de gros bancs de pyrolusite friable à 52 p. 100 de Mn. On a les plus grandes difficultés pour forcer les ouvriers (qui y auraient cependant tout intérêt) à mettre de côté ces minerais peu résistants.
En certains points il y a un peu de phosphore (0,15 p. 100), mais la plus grande partie du gisement n'en renferme que des traces (0,02 à 0,05 p. 100). La Kviril et divers petits affluents découpent aux environs de Tchiatour un certain nombre de montagnes, divi(*) Moutchketolf, in Reuleaux, Société Géologique de Belgique, 1882.