Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEAU
sée aux couches à lignite, et est l'analogue du lambeau de poussée dans le noi:d.
La série renversée est interrompue par une nouvelle faille, au sud de laquelle commence la série jurassique régulière du massif de l'Étoile. Cette faille, en certains points assez inclinée, jusqu'à approcher parfois de la verticale, reprend vite, en profondeur, une allure à peu près horizontale. On peut même supposer que la chaîne de J'Étoile est tout entière superposée au crétacé ; mais les faits décrits dans ce mémoire montrent seulement que le crétacé s'enfonce profondément au sud sous le massif jurassique. Ces conclusions peuvent se mettre sous la forme suivante : le massif de l'Étoile est un massif charrié qui, dans son mouvement vers le nord, a entraîné à sa base des lambeaux de terrains renversés. Il a de plus entraîné,
aux points oh, pour une raison ou pour une autre, la pression et l'adhérence se sont trouvées augmentées, un morceau du substratum, constituant, au-dessous des lam-
beaux de poussée, ce qu'on peut appeler une lame de charriage, un lambeau non renversé au-dessous des lam-
beaux renversés. De plus, partout où le frottement est devenu trop fort, le mouvement de charriage a retroussé les couches sous-jacentes, aussi bien. celles du substratum,
que celles des lambeaux de charriage ou de poussée. En
particulier, l'entraînement du lambeau de Gardanne a déterminé, en avant de ce lambeau, un bourrelet du substratum qui correspond au bord relevé d'une cuvette synclinale couchée. C'est le pli de Bouc et Cabriès. Dans le bord relevé un constate des glissements des couches les une sur les autres ; Mais il n'y a pas eu arrachement du substratum ; ce sont des couches en place, que le mouve-
ment de charriage a relevées, mais qu'il n'a pas entraînées avec lui. Si nous passons maintenant au bassin houiller franco-
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belge, nous trouvons la même série d'accidents, semblablement disposés et explicables de la même manière, presque dans les Mêmes termes : le massif de l'Ardenne est un massif charrié qui, dans son mouvement vers le nord, a entraîné à sa base des lambeaux de terrains renversés (lambeaux de poussée). Il a, de plus, entraîné un morceau du substratum (faisceau de Denain, faisceau à gaz de Dourges et Bully-Grenay), constituant, au-dessous des lambeaux de poussée, ce qu'on peut appeler une lame de charriage, un lambeau non renversé au-dessous ...des lambeaux renversés. De plus, partout où le frottement
est devenu trop fort, le mouvement de charriage a
retroussé les couches sous-jacentes; en particulier, l'entraînement du lambeau de Denain a déterminé, en avant de ce lambeau, un bourrelet du substratum, qui correspond au bord relevé d'une cuvette synclinale couchée. C'est le pli d'Abscon et de Douai, pour lequel il n'y a pas eu arrachement du substratum ; ce sont des couches en place,- que le mouvement de charriage a relevées, mais qu'il n'a pas entraînées avec lui. Le rapprochement des faisceaux d'Abscon et de Douai peut même se justifier par une comparaison de détail des couches exploitées ; leur analogie avec la série en place, située plus au nord, est un point reconnu, tandis qu'il n'y a aucun rapport, ni comme composition des faisceaux ni comme flore, avec les couches de Denain qui les bordent
au sud. Ainsi, dans le bassin du Nord, la faille d'Abscon correspond à la faille de la Diote, du bassin de Fuveau; la faille limite, à la faille du Safre, et la faille du Midi- à celle du
Pilon-du-Roi. Les lambeaux isolés par ces failles, et présentant respectivement une allure exactement semblable, sont, d'une part le lambeau d'Abscon, la bande de Denain, le lambeau de poussée et le massif de l'Ardenne; et; d'autre part : le pli de Bouc, le lambeau