Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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DU RÔLE DE L'OXYDE DE CARBONE
CORIIYIISSION DU GRISOU.
NOTE SUR LE ROLE DE
L'OXYDE DE CARBONE DANS LES
CONSÉQUENCES DES EXPLOSIONS DE GRISOU
D'après le D' JOIIN HALDANE, Professeur de physiologie à l'Université d'Oxford,
Par M. G. CHESNEAU, Ingénieur en chef des Mines, Secrétaire de la Commission du grisou.
M. le -D' John Haidane, professeur de physiologie .à l'Université d'Oxford, a présenté, dans un très intéres-
sant rapport adressé an Ministre de l'Intérieur de la Grande-Bretagne, les observations qu'il aoeu l'occasion dé-
faire sur les victimes du coup de grisou de Tylerstown,
survenu le 27 janvier.1896, et qui a causé la mort de 57 ouvriers, sur 90 qui se trouvaient dans la mine, ainsi que d'une trentaine de chevaux ; il y a joint un résumé succinct des constatations qu'il a faites dans les accidents de Brancepeth (20 ouvriers tués le 20 avril 1896) et de Micklefield (60 ouvriers tués le 30 avril 1896), ainsi que le résultat des recherches qu'il poursuit depuis longtemps. sur l'action toxique' des. gaz délétères. Ce 'rapport, qui a été traduit et commenté dans les Annales _des Mines de Belgique, par M. J. Daniel, ingénieur des Arts et Manufactures (e), constitué l'étude la plus. importante faite (*) « Rapport adressé à M. le Ministre de l'intérieur sur les causes de « mort dans les explosions de mines et les incendies souterrains, concer-
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jusqu'à ce 'jour sur le rôle signalé pour la première fois par M. le D' Riembault, en 1876, dans la catastrophe du puits Jabin, et encore controversé, de l'oxyde de carboné dans les conséquences désastreuses des explosions de grisou : elle .tire un intérêt tout particulier de ce fait que M. le D' Haldane,. spécialiste en la matière, a pu examiner lui-même, dès le lendemain de la catastrophe de Tylerstown, la plupart des victimes, et procéder séance tenante
à l'analyse du sang de plusieurs d'entre elles, ainsi .qu'à l'autopsie des cadavres de 15 chevaux. Pour les accidents de Brancepeth et de Micklefield, les observations n'ont pu être faites que deux ou trois jours après l'explosion. C'est donc surtout sur les constatation faites à l'occasion de l'accident de Tylerstown que le D Haldane s'appuie pour en tirer les conclusions présentées dans son rapport. D'après l'enquête officielle de M. l'Inspecteur Robson,
l'explosion de Tylerstown a été produite par un coup de mine dont la flamme a allumé un amas de grisou se trouvant vers le haut de .1a :taille,- et la poussière répandue dans la mine a propagé au loin l'inflammation initiale ("). L'examen des cadavres; Présentant presque tous l'aspect rosé dû à l'oxyde de carbone, et les analyses de sang « nant spécialement les explosions de Tylerstown, Brancepeth et Mickle« field », par M. le D' John HALDANE, professeur de Physiologie à l'Université d'Oxford, traduit et commenté par J. Daniel, ingénieur des Arts et Manufactures, docteur spécial en Exploitation des Mines, ancien Directeur de la Ci° des Explosifs Sécurite (Annales des Mines de Belgique, t. II, 1897).
(*) Cet accident n'est pas sans analogie avec la catastrophe de la mine de La Machine, près Decize, survenue le 18 février 1890, où, d'après le rapport médico-légal de MM. les D" Gros et Dejean, les cadavres des
victimes (au nombre de 43) présentaient tous des signes manifestes d'empoisonnement par l'oxyde de carbone. L'accident de La Machine a été attribué exclusivement à l'inflammation de poussières de houille par le débourrage simultané de deux coups de mines (Voir Annales des Mines, 1891, 8° série, t. XIX, p. 396 : Note sur l'accident de La Machine (Nièvre), par M. I4cl1ENT, ingénieur des Mines).