Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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MÉTHODES D'ANALYSE MINÉRALE
MÉTHODES D'ANALYSE MINÉRALE
VII
détermination rapide de la lithine dans les eaux et dans les terres de la Limagne. L'approximation devient insuf-
fisante pour les eaux minérales plus riches en sel de
Dosage de la lithine dans les eaux minérales (*).
lithium et oit cet élément peut jouer un rôle important. Dans ce cas, il est nécessaire de concentrer le lithium
La présence du lithium a été constatée dans un assez
à l'état de chlorure avec une petite fraction des autres chlorures alcalins par des opérations préliminaires ; on
grand nombre d'eaux minérales, particulièrement dans les eaux riches en chlorures ou en carbonates alcalins. Son
dosage présente une certaine importance à raison des propriétés thérapeutiques qu'on s'accorde à lui -attribuer. Mais les procédés suivis pour opérer ce dosage laissaient
encore beaucoup à désirer, les uns à cause de leur peu d'exactitude, les autres à cause de la complication et de la longueur des opérations analytiques.
A l'occasion de l'analyse de quelques eaux minérales françaises, j'ai cherché une nouvelle méthode, qui a été employée plusieurs fois depuis au Bureau d'essai de l'École
des Mines et qui a paru donner des résultats bien meilleurs que les méthodes antérieures. Je vais la décrire après avoir précisé l'état de la question. Le spectroscope fournit les indications les plus précieuses pour la recherche qualitative de la lithine, à cause de. l'extrême sensibilité de la réaction. Les sels de
lithium, même à l'état de très grande dilution, donnent
procède ensuite au dosage du lithium par voie directe ou indirecte. Le dosage direct se fait en précipitant le lithium à l'état de phosphate tribasique en présence d'un excès de soude caustique à l'ébullition (Mayer) ; mais le précipité, bien que lavé à l'eau ammoniacale, retient une certaine quantité de soude (Rammelsberg) et ne peut être purifié que par des opérations longues et minutieuses (Frésénius). Le dosage indirect s'obtient en fixant aussi exactement que possible le poids total des chlorures alcalins, puis celui du chlore et celui du potassium,: et calculant ensuite les proportions du lithium et de sodium. Les opérations sont longues et le calcul laisse toujours de l'incertitude il donne des résultats erronés, si le mélange renferme du chlorure de magnésium, même en petite quantité, comme asarrive presque toujours dans l'examen des eaux minéc,aelle.
dans la flamme de Bunsen une raie très vive dans le rouge
iLa méthode que j'ai employée est une méthode directe
= 670,8) et une autre raie beaucoup moins visible
fondée sur la différence de solubilité des fluorures alcalins
dans l'orangé (-/, = 610,4). La comparaison de l'intensité des raies peut Même faire reconnaître avec quelque approximation la proportion de lithium contenue dans une eau, si toutefois cette proportion est très faible, inférieure à 10 ou au plus 15 milli-
grammes par litre d'eau. C'est sur cette comparaison qu'est fondé le procédé employé par Truchot pour la
et consistant à précipiter le lithium à l'état de fluorure, que l'on convertit ensuite en sulfate. Le fluorure de potassium est très soluble dans l'eau, ainsi que ceux de csium et de rubidium; beaucoup moins soluble que ceux-ci, le fluorure de sodium ne demande (eFenrcoliz,).pour se dissoudre, que 25 parties d'eau froide J'ai trouvé pour le fluorure de lithium une solubilité beau-
(*; Académie des Sciences, 23 et 30 juillet 1888.
coup moindre : 1 partie de ce sel récemment précipité et