Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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que cette insolubilité est, en effet, notablement plus grande que celle de l'hydrate d'alumine; car, après avoir précipité celui-ci par l'ammoniaque, fait bouillir peu de temps et filtré, si l'on ajoute à la liqueur du phosphate d'ammonium et un léger excès d'acide acétique, on trouvera, après ébullition, un petit dépôt de phosphate d'aluminium.
Après une étude nouvelle de la méthode de précipitation par l'hyposulfite, M. A. Lasne (k) a, comme moimême auparavant, reconnu que le précipité possède la composition bien définie P205.Al203 ; il a constaté une perte par solubilité moindre encore que celle que j'avais signalée pour le procédé précédent et trouvé que, pour
en tenir compte, il faut ajouter 0gr,0008 au poids de l'alu-
mine, lorsque le volume de la liqueur est de 250 centimètres cubes.
XII
Sur le phosphate de chrome.
Séparation de l'aluminium et du chrome (0)
Le dosage du chrome s'est toujours fait jusqu'ici soit à l'état d'oxyde vert, soit à l'état de chromate de plomb on de baryum. J'ai reconnu qu'il pouvait aussi se faire avec exactitude à l'état de phosphate et qu'il serait quelquefois commode d'adopter ce mode de dosage. Si l'on soumet à l'ébullition une dissolution d'un sel de chrome faiblement acidifiée, à laquelle on a ajouté un phosphate alcalin et de l'acétate de sodium, la totalité du chrome se dépose à l'état de phosphate. Ce mode de précipitation réussit non seulement avec les ,sels verts, mais aussi avec les sels violet, chlorures (*) Annales de Chimie analytique, 9 novembre 1896. (**) Académie des Sciences, 18 juillet 1881, 8 mai 1882.
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ou sulfates de chrome, et avec les acétates, mais non pas avec les oxalates. Il convient également bien pour les chromates alcalins mais, dans ce cas, l'action de l'acide phosphorique doit être combinée avec Celle de l'hyposulfite de sodium, qui agit dans la liqueur acide comme réducteur énergique. La dissolution de chromate, à laquelle on a ajouté une suffisante quantité de phosphate, puis de l'hyposulfite de
sodium, de l'acétate et une petite quantité d'acide acétique, est soumise à l'ébullition pendant une heure environ; elle laisse déposer tout le chrome réduit à l'état de phosphate, avec du soufre provenant de la décomposition de l'hyposulfite.
Le phosphate' qui s'est précipité est un hydrate vert répondant à la formule 13205Cr203-{- 61110, lorsqu'il a été
séché à 1000. Il peut être lavé avec de l'eau bouillante, dans laquelle il est à peu près soluble, ou, mieux encore, avec des solutions chaudes d'acétate et ensuite d'azotate (l'ammoniaque, qui le débarrassent successiveinent des sels alcalins et de l'acide organique. Par calcination, il devient
gris, et sa composition est alors exprimée par la formule P205Cr203; l'oxyde de chrome y figure dans la proportion de 51,86 p. 100.
L'industrie pourrait, je pense, tirer parti de la réaction que je viens de signaler de l'acide phosphbrique et de l'hyposulfite de sodium réunis- sur les chromates alcalins. Elle fournit, en effet, une matière insoluble verte, conser-
vant, après dessiccation, une assez belle teinte, et susceptible de remplacer dans la peinture certains verts, dans la composition desquels entrent des substances nuisibles, telles que l'arsenic et le cuivre. Cette couleur, absolument inoffensive, pourrait aussi être utilisée dans la teinture des étoffes ; car il serait possible de produire le phosphate vert insoluble dans l'épais-