Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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MÉTHODES D'ANALYSE MINÉRALE
MÉTHODES D'ANALYSE MINÉRALE
dépôt de l'or se fait assez vite ; lorsqu'elle est, au contraire, très étendue, le précipité est tellement ténu qu'il reste très longtemps en suspension, donnant au liquide une coloration bleue par transmission et brune par réflexion. Cet effet de dichroïsme constitue un caractère
sensible pour révéler la présence de l'or. On peut se servir à cet effet de l'acide sulfureux, de l'acide phosphoreux, du sulfate ferreux, etc. Le protochlorure d'étain, mêlé de bichlorure, produit aussi une réduction sur les sels d'or ; mais le précipité
offre un aspect différent ;
il
est brun ou de couleur
pourpre: c'est le pourpre de Cassius. La précipitation est rapide, quand les sels employés sont en quantité notable ; elle se traduit par une simple coloration brune, lorsqu'il sont en très petite quantité, et ce n'est alors qu'au bout
d'un temps assez long que le dépôt se fait sous forme d'une couche floconneuse d'un beau rouge.
Le pourpre de Cassius a été considéré par quelques savants comme renfermant de l'or métallique très divisé, à l'état de laque, par d'autres comme contenant une combinaison insoluble de protoxyde d'or et d'oxydes d'étain. Les expériences suivantes, relatives à d'autres combinaisons de l'or, serviront, je pense, par analogie, à jeter quelque lumière sur la question de l'état chimique de l'or dans le pourpre de Cassius.
Si l'on verse dans une centaine de centimètres cubes d'eau quelques gouttes d'une solution étendue de chlorure
d'or, quelques gouttes d'acide arsénique, deux ou trois gouttes de perchlorure de fer et autant d'acide clilorhydrique, et si l'on introduit un fragment de zinc, on voit le liquide se colorer bientôt en pourpre au voisinage du zinc et prendre tout entier, par agitation, une belle teinte rose ou pourpre.'
L'expérience ainsi conduite peut durer jusqu'à une demi-heure ; elle est terminée en quelques instants, si
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l'on emploie quelques centigrammes de zinc en poudre et si l'on agite la fiole. La coloration rose est immédiate aussi, lorsqu'on verse dans la dissolution du sel d'or, préparée de la même façon, quelques gouttes du liquide obtenu en attaquant à chaud du fer métallique par de l'acide chlorhydrique ou mieux par un mélange d'acide chlorhydrique et d'acide arsénique et ajoutant de l'eau froide.
La teinte de la liqueur est d'un très beau rouge
pourpre, s'il y a une quantité d'or un peu notable ; elle reste encore appréciable pour de très petites proportions.
Il suffit de Og',0001 dans 100 centimètres cubes de liquide,
c'est-à-dire d'un millionième d'or, pour que la coloration soit très visible ; on peut même encore reconnaître mie quantité moitié moindre. La coloration peut d'ailleurs se produire dans des conditions assez variées : L'acide phosphorique, employé au lieu d'acide arsénique, donne une teinte violette ou bleuâtre. L'acide chlorhydrique seul fournit lui-même une coloration rosée, mais moins vive qu'avec addition d'acide arsénique.
D'autres influences réductives peuvent aussi produire un effet semblable ; par exemple, le contact de petites quantités d'hydrogène sulfuré, répandues dans l'atmosphère du laboratoire, ou bien le passage dans la liqueur d'un courant d'hydrogène produit par le zinc et l'acide sulfurique et incomplètement purifié. Dans ces différentes expériences on retrouve la présence de combinaisons hydrogénées, auxquelles il semble que l'on doive attribuer en partie l'effet réducteur sur le sel d'or. Cette idée m'a conduit à essayer l'effet d'une solution aqueuse d'hydrogène phosphoré, obtenue en recevant dans l'eau pure le gaz produit par l'action d'acide chlorhydrique très étendu sur du phosphure de calcium. Cette