Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)

ÉTUDE SUR CERTAINS 'ACIERS SPÉCIAUX'7' 344 rebondi pour venir former. une .seconde empreinte- dans le voisinage de la première.. Nous avons ensuite fait subir cinq coups de .mouton chacune des deux plaquettes de 15 millimètres qui ont servi aux essais de .traction indiqués plus haut. La plaquette n° 1, recuite au bois de sapin étincelant,

ne s'est pas fendue ; mais chacun des coups a presque débouché la plaque, en formant emporte-pièce avec une pénétration moyenne de 18 millimètres.- La plaquette n° 2, recuite à la limite extrême du bois étincelant, s'est profondément déchirée, et la pénétration a .atteint en moyenne 22 millimètres ;. le recuit avait été évidemment poussé trop

loin. Sur l'une et l'autre des deux plaquettes, le mouton a rebondi à plusieurs reprises assez haut pour venir former une seconde empreinte dans le voisinage de celle. due au choc proprement dit. L'acier au silicium, convenablement trempé et recuit, a donc subi ces dernières épreuves à peu près dans les

,mêmes conditions que l'acier-nickel; il a montré toutefois une élasticité plus grande qui lui permet de faire ressort, même en se déchirant.. La faible valeur de la striction explique, comme pour l'acier-nickel, l'infériorité de l'acier . au silicium sur l'acier extra-doux .au point de vue du tir

mais, au tir oblique, l'acier au §ilicium, qui, malgré sa grande dureté, jouit d'une absence complète de fragilité due à sa texture fibreuse, présenterait très normal ;

probablement une grande supériorité. Ces considérations ne présentent guère, d'ailleurs, au moins pour le moment, qu'un intérêt purement théorique ; les procédés de recuit employés jusqu'à ce jour ne permettraient certainement pas d'obtenir en tous les points d'une plaque de grandes dimensions, et sans la dépasser, la température du bois de sapin 'étincelant qui produit la transformation moléculaire nécessaire pour donner au

métal la qualité voulue.

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Il résulte de nos expériences que l'acier silicium, convenablement traité, jouit de propriétés mécaniques très intéressante. Avec une limite élastique très élevée et une charge de rupture qui dépasse 125 kilogrammes, on arrive à obtenir encore un allongement de près de 9 p. 100 ; en outre, le métal est peu fragile, et on peut réaliser, au moins sur des pièces minces, une texture à fibres longues et soyeuses, qui répartit sur une Conclusion.

au

région plus ou moins grande les effets d'un choc local.

Par suite de sa grande élasticité, qui l'a fait adopter. d'une manière générale pour la fabrication des. ressorts supérieurs, ce métal paraîtrait surtout éminemment propre à la confection des blindages de pont, dont le rôle consiste, en sommé, à faire ricocher les projectiles qui les frappent obliquement (*).

Malheureusement les difficultés que paraît offrir la coulée de gros lingots parfaitement sains, les aléas que

présente la tremye en raison de la dureté du métal et surtout la presque impossibilité d'opérer, dans de bonnes conditions, sur des pièces de grandes dimensions, le recuit nécessaire pour développer les qualités du métal; ne permettent pas de faire entrer; au moins pour le moment, l'acier au silicium dans le domaine de la pratique: Il ne pourrait 'guère être employé qu'a la confection de petites pièces telles que tiges de pistous et de tiroirs, bielles de petits Moteurs, etc. ; nous pensons même qu'avant de se décider à cette application, pourtant très restreinte, il serait nécessaire de compléter par des essais pratiques les expériences faites jusqu'à ce jour.

(*) Lé prix de l'acier au silicium en lingot ne dépasserait pas celui de l'acier ordinaire.