Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS
DU PAIS DE GALLES EN 1898
de l'Association un projet conforme, dans son esprit, Le 18 mars, on décidait celui de M. D. Thomas (*). de recourir au' vote et d'adopter le projet s'il emportait l'adhésion d'associés représentant au moins 90 p. 100 de la production. On décidait, en outre, de ne convoquer
nient de 1898 que des négociations commencèrent à s'engager. Notons, en passant, que les salaires restaient au même taux, à peu de chose près, qu'en 1895 : le
l'Assemblée générale des exploitants qu'après avoir soumis
Le 11 janvier, eut lieu une réunion des délégués ouvriers des différents centres, convoqués par les membres ouvriers du comité mixte, afin de permettre à ces derniers d'adopter
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le projet au Comité mixte de l'échelle mobile et avoir ainsi permis aux membres ouvriers de ce Comité de donner
leur avis. Enfin l'adoption du projet n'était considérée comme possible que si elle était subordonnée à la prolongation, pendant deux ans à dater du 1" avril 1897, de l'accord sur l'échelle mobile. Les ouvriers, il n'est pas besoin de le dire, se montrèrent
très favorables au projet. L'assemblée générale des se réunit le 18 juin ; associés ou non, exploitants, 31 millions de tonnes étaient représentées. Un nombre de membres correspondant à 67 p. 100 seulement de la production se montrèrent favorables au projet, mais sous la condition que 80 à 95 p. 100 de la production fût englobée dans l'accord. Le résultat fut que la proposition échoua définitivement il n'y avait pas en sa faveur une majorité assez compacte. Pendant toute la durée des négociations qui précédèrent
cet échec, les ouvriers se montrèrent très patients.
Ils
espéraient toujours voir aboutir une combinaison qui, en fait, paraissait devoir pratiquement leur assurer un L'échec de la proposition fut minimum de salaires. pour eux une déception profonde ; ce fut la goutte d'eau
qui fit déborder le vase, et, le 1" octobre 1897, ils dénoncèrent l'accord, qui devait ainsi cesser d'être en vigueur le 31 mars 1898. Le secrétaire patronal, M. Dalziel, accusa réception de la lettre le 21 octobre ; mais ce ne fut qu'au commence(*) Circulaire 1398 du Comité central des Houillères de France.
Comité, réuni le 3 décembre, fixait le taux à 11 3/1 p. 100
an-dessus du salaire type pour janvier et février 1898.
une ligne de conduite. La plupart .de ces membres, et notamment le plus influent d'entre eux, M. Abraham, surnommé Mabon, député aux Communes, étaient favorables au maintien de l'échelle mobile et s'efforcèrent de faire partager leur manière de voir aux ouvriers. Ils y parvinrent en ce sens qu'à cette date la continuation même de l'échelle mobile ne fut pas mise en question ; mais les
délégués leur donnèrent mandat -de réclamer -soit un minimum équitable, soit une réglementation de la production, et de poursuivre, en .outre,, telle amélioration qu'il serait possible pour l'accord existant.
Le 29 janvier, le Comité mixte se réunit en séance régulière en vue de la fixation du taux des salaires, que les prix de vente permirent de fixer à 12 1/2 p. 100 audessus du salaire type, pour février et mars. En même temps, le Comité convint de se réunir le 12 février pour discuter les conditions de la reprise du travail. La conférence du 12 fut sans résultat ; on se réunit de nouveau le 19; la semaine suivante, plusieurs réunions furent encore tenues ; les membres ouvriers insistaient pour obtenir un système de réglementation de la production; les membres patrons refusaient d'aborder ce terrain ; bref, on dut, après des pourparlers stériles, s'ajourner au 12 mars.
Les patrons paraissaient d'ailleurs fort peu disposés à accorder aux ouvriers des conditions plus favorables que celles que leur donnait l'accord dénoncé. Bien au contraire,