Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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DU PAYS DE GALLES EN 1898
LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS
à quelles combinaisons peuvent se prêter les salaires résultants, suivant qu'on prend ou non en considération les salaires des aides. Le manifeste du 14 avril cite des salaires allant jusqu'à 12 sch. 10 : il est clair qu'il s'agit d'entrepreneurs. Les ouvriers répondent par des moyennes de 4 ou 4 sch. 6; il paraît probable qu'ils comprennent dans
ces chiffres les salaires de tous ou presque tous
les
enfants de douze à seize ans, lesquels forment à peu près exactement le 1/10 du personnel du fond. La discussion peut durer indéfiniment, et le malentendu s'aggraver par l'introduction d'un facteur qu'on ne peut chiffrer ; c'est le nombre de jours de chômage. Les ouvriers disent : soi! ,
nos salaires journaliers sont de 5, 6 schellings, si vous voulez ; mais nous travaillons en moyenne quatre à cinq jours par semaine. A quoi les patrons de répondre : Supprimons le Mabon's day, ce jour de congé mensuel qui se
prolonge trop souvent deux et trois jours, et, la plupart du temps, sauf des circonstances exceptionnelles, vous travaillerez régulièrement. A ce point de vue, il semble que les patrons aient raison. L'ouvrier gallois est irrégulier, et les patrons s'en plaignent amèrement. En présence de ces discussions sur des bases assez vagues et qui, en tous cas, ne sont pas les mêmes des deux côtés, nous aurions voulu nous former une opinion.
en raison de la répugnance Il est assez difficile, des propriétaires anglais à donner des renseignements de trouver des statistiques sur leurs prix de revient, d'ensemble ayant une valeur réelle. Mais l'analogie des mines entre elles fait que les chiffres isolés peuvent avoir
une valeur presque égale à des moyennes. Or, si nous nous en rapportons aux documents de cette nature que nous avons pu recueillir, nous trouvons que les salaires, considérés absolument, sont, en somme, élevés. Le chiffre cité par les ouvriers pendant la grève, comme représentant un minimum, est déjà élevé : ce chiffre est 1 livre,
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soit 25 francs par semaine. Si du chiffre par semaine, cité par les ouvriers, peut-être à dessein, on passe au chiffre par jour, le chiffre de 5 schellings parjour, comme moyenne, paraît le plus vraisemblable. Il s'agirait toutefois seulement de la moyenne des salaires des hommes
du fond au-dessus de seize ans. Dans une importante exploitation du Monmouthshire, il m'a été affirmé que la moyenne du salaire journalier des hommes au-dessus de seize ans avait été, en 1897, de 5 sch. 3 pence. Je puis, d'autre part, citer les chiffres suivants, qui sont les.prix à peu près usuels payés pour le boisage à prix fait, ailleurs que dans les tailles. La pose d'un support (bois unique) est payée 8 pence (prix type) ; la pose d'un cadre, 1 sch. 6 pence
(id.) ; l'établissement d'une pile de bois à un croisement de chemins, 2 sch. 6 pence ; au taux de 12 1/2 p. 100 au-dessus du salaire type, ces prix montent à 9 pence, 1 sch. 8 1/2 pence, 2 sch. 9 pence. Ce ne sont pas là de bas prix.
Il est vrai, d'ailleurs, que personne ne conteste l'élévation relative des salaires des boiseurs, salaires que le
manifeste des patrons, peu attaqué sur ce point, fixe entre 6 et 7 schellings ; ces ouvriers sont tous des ouvriers, travaillant en général à prix fait, et parmi lesquels les unskilled sont rares. Au reste, cette question des salaires dans le Pays de Galles s'éclaire beaucoup, si l'on réfléchit que ce bassin est celui où la production s'est accrue le plus vite. Elle a monté de 800.000 tonnes par an depuis trente ans. La productionannuelle par ouvrier étant d'environ 315 tonnes,- c'est 2.500 travailleurs nouveaux qui ont embrassé, chaque année, la profession .de mineur, en dehors de ceux qui comblaient les vides faits par l'âge, la maladie ou les accidents. La proportion des ouvriers unskilled, mal exercés, est donc plus forte que dans les autres bassins houillers qui n'ont pas vu leur prospérité s'accroître