Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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LA GRÉVE DES OUVRIERS MINEURS
DU PAYS DE GALLES EN 1898
côtés, en France, en Allemagne et jusqu'aux États-Unis, des émissaires chargés, de recueillir des subsides.
Les résultats de cette délibération étaient transmis, le 19, par une lettre adressée au Comité patronal, qui répondait, le 23, par une fin de non-recevoir ; la réponse était principalement motivée par l'absence de pleins pouvoirs. Aucune négociation n'était donc possible dans ces conditions. Après bien des hésitations, et suivant les conseils
que le Ministre de l'Intérieur, M. Ritchie, donnait aux grévistes par l'intermédiaire des députés ou des délégations qui, à plusieurs reprises, sollicitèrent son intervention, les ouvriers se décidèrent à satisfaire en partie à la demande des patrons; les 16 et 17 mai, les délégués ouvriers consultent leurs mandants et reviennent avec cette solution : pleins pouvoirs accordés non pas au Comité provisoire, mais à 50 délégués choisis et chargés de contrôler et d'inspirer le Comité provisoire. Cette solution
tarde déplaît aux patrons, qui se trouvent seulement .
présence d'un Comité obligé d'aller à chaque instant sou.mettre les. points en discussion aux 50 membres de la
Commission du premier degré. Aussi, une lettre écrite le 18 mai pour demander aux patrons une conférence est accueillie par un refus, daté du 21 mai.
Le 26 mai, les délégués ouvriers réunis
à. Cardiff
finissent par tomber d'accord sur l'attribution des pleins pouvoirs. C'est, eh quelque sorte, la fin de la première On ne la première défaite des ouvriers. phase, reviendra, plus sur cette question des pleins pouvoirs, qui ne seront plus contestés par la suite. Mais ceux qui croyaient la grève finie se trompaient, çar les deux conférences mixtes tenues les 31 mai et 4 juin n'aboutirent pas, non plus que celle du 11 juin, les patrons
s'en tenant finalement, et après de longues discussions, aux termes de leur affiche du 11 avril. Les délégués se
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trouvaient en effet plus décidés que jamais à rejeter l'échelle mobile. Ils formulaient, en somme, les mômes revendications qu'au début de la grève, en réduisant
l'augmentation demandée à 5 p. 100. Les patrons ne cédèrent pas. En présence de cette attitude, l'irritation commence à
s'accentuer, et elle se traduit par des manifestations et des voies de fait, si bien que le Gouvernement, sollicité de toutes parts, finit par faire connaître qu'il nommera un arbitre si l'une des parties le demande. Le Comité ouvrier s'empresse de saisir la balle au bond : le 27 juin, il adresse à M. Ritchie une demande à cet effet ; et, dans les pre-
miers jours de juillet, l'arbitre, Sir Edward Fry, est nommé.
On sait l'échec piteux de cette tentative d'arbitrage le Comité patronal refuse d'admettre l'intervention de l'arbitre, qui en est réduit à donner aux ouvriers îles conseils conciliants. Ces conseils sont suivis d'effet : sur la demande du Comité ouvrier, une nouvelle conférence a lieu le 16 juillet ; mais le Comité ouvrier, tout én déclarant accepter le principe de l'échelle -mobile, demande l'institution d'un minimum et d'un tiers arbitre. Les patrons opposent alors un refus tout aussi catégorique que par le passé ; mais, pour la première fois depuis plus de trois mois, ils Modifient leurs propositions, et, par une affiche apposée le 16 juillet, ils proposent de revenir à l'ancienne échelle, d'accorder 5 p. 100 d'augmentation immédiate, niais de supprimer le Mabon's day. Ces propositions soulèvent l'opposition absolue des ouvriers, qui reviennent en arrière ; et, dans une réunion tenue par les délégués ouvriers le 18 juillet, on décide
de rejeter le système de l'échelle mobile et de maintenir toutes les anciennes propositions. Cette décision est portée, le 26 juillet, à la connaissance des patrons, qui répondent par un refus.