Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS
Ainsi l'on était à peu près revenu au point de départ, 'quatre mois après le début des hostilités. Le mois d'août s'écoula presque entier sans négociations; du reste, l'attitude des patrons ne permettait guère de négociations proprement dites, puisque les sept tentatives d'accord s'étaient toutes terminées par un refus des patrons de concéder quoi que ce 'soit. Dans ces conditions, les ouvriers n'avaient le choix qu'entre deux alternatives
résister sans négocier, ou se soumettre. Peu à peu leurs dernières espérances disparaissaient. La médiation de l'évêque de Hereford était rejetée, comme celle de Sir Edward Fry, par les patrons. Un fléchissement momentané de l'armée patronale (pourparlers entamés vers le 10 août entre un charbonnage associé et ses ouvriers) soulevait de la part des associés de telles protestations que le déserteur devait rejoindre les rangs de ses coasfait plus sociés, rangs plus serrés que jamais. Enfin, les fournisseurs se déclaraient hors d'état de grave, faire plus longtemps crédit aux grévistes. C'était la fin. Le 25 août, les délégués décidaient de demander une nouvelle conférence, qui avait lieu le 27. Après une escarmouche au sujet du Mabon's day, une dernière conférence, le ler septembre, consacrait la défaite des ouvriers, obligés de revenir au travail sous le régime de l'accord de 1892., avec des satisfactions de pure forme et la suppression du Mabon's day.
Il convient, avant de passer à la dernière partie de cette note, d'examiner en détail les nouvelles condi.
tions. Les voici textuellement 1° Il est entendu que le travail sera repris aux mines
associées, le 1°' septembre 1898 et jours suivants, aux conditions ci-dessous
20 Les clauses et Conditions du « Sliding Scale agreement », connues sous le nom de « Old Scale », qui s'est terminé le 31 mars dernier, avec la clause n° 3 de
DU PAYS DE GALLES EN 1898
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l'accord du 17 février 1893 (*), formeront les bases d'un nouvel accord qui sera en vigueur jusqu'au ler jan-
vier 1903 et pourra prendre
fin
après un préavis de
six mois donné, d'une part ou de l'autre, le 1erjuillet 1902,
le ler janvier 1903, ou l'un quelconque des ler juillet ou 1" janvier suivants 3° Le congé mensuel dit « Mabon's day » sera aboli ; aucun autre congé de même nature ne sera admis; 4° Les salaires payés jusqu'au 30 novembre 1898
seront à 17 1/2 p. 100 au-dessus du standard de déAmbre '1879;
5° Un examen des prix de vente sera fait pour les
deux mois finissant le 31 octobre 1898, pour régler les salaires à partir du ler décembre 1898, conformément à la clause 12 de l'accord de 1892;
6° Si, après le ler septembre 1899, les patrons, par application du présent contrat, ramènent les salaires à un taux inférieur à 12 1/2 p. 100 au-dessus du standard
de 1879, les ouvriers auront le droit de donner un préavis de six mois en vue de résilier .l'accord le ler janvier ou le PC suivant, conformément à la clause 2 de cet On remarquera, que leS- clauses .4 et 6, qui sont les seules concessions faites aux ouvriers, sont des compensations bien minces à des .pertes d'un ordre bien autrement sérieux. En effet la clause 4 donne aux ouvriers une augmentation de 5 p.100 pendant trois mois. Pour apprécier cette augmentation, il faut se demander si, abstraction faite de la grève, le jeu naturel des prix n'aurait pas conduit à la faire accorder. Les prix de février et mars avaient monté de manière à faire relever les salaires de mai et juin à 3,16 p. -100 au-dessus des salaires du mois (*) Clause relative à la prise en compte des prix de l'anthracite. Voir plus haut.