Annales des Mines (1898, série 9, volume 14)
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DU PAYS DE GALLES EN 4898
LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS
Nous avons dit qu'il y avait, exceptionnellement, quelques gros charbonnages non associés. Les plus importants étaient les « Cambrian Collieries », qui représen-
taient, en temps ordinaire, une extraction de plus de 20.000 tonnes par semaine ; il faut y joindre les « Naval »,
qui font 8.000 à 10.000 tonnes, et quelques autres. Les « Cambrian » méritent une mention particulière. L'un de leurs directeurs est M. D.-A. Thomas, l'auteur du projet de Syndicat de vente dont nous avons parlé plus haut. M. Thomas, qui est député aux Communes et qui paraît jouir dans le district d'une situation politique assez en vue,
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font remarquer, en effet, que, tandis qu'aux mines de M. Thomas on embauche un nombre d'ouvriers tel qu'il
n'y a pas assez de travail, qu'on se bat pour avoir des wagons vides, et que les mineurs ne se font pas plus de 2 à 3 schellings par jour, les propriétaires de la mine vendent leur charbon 25 schellings la tonne,- ce qui, nonobstant une augmentation de 10 et même de 20 p. 100 des salaires, leur laisse des .bénéfices qui ne peuvent leur faire désirer la fin de la grève. Quoi qu'il en soit, on peut dire que ce sont surtout des ouvriers des charbonnages non associés qui ont soutenu
a été, pendant toute cette grève, en fait, le chef des
la grève. Si, en effet, l'on réfléchit que pendant toute
non 'associés, et il a joué un rôle assez bizarre ; dans nombreuses réunions auxquelles il a pris part, il s'est répandu en lamentations sur les malheurs que la grève déchaînait et n'a cessé, en même temps, de donner raison aux grévistes, en expliquant que seule la limitation de la
de son salaire, on arriverait, en partant du chiffre de
production pouvait écarter de tels maux. Il se déclare très partisan du Syndicat de vente et du minimum, et félicite ses ouvriers du concours qu'ils prêtent à leurs camarades. Ce concours est, en effet, puissant. A dater du 18 avril, les « Cambrian Collieries » ont rouvert leurs puits pour travailler à double poste jusqu'à la fin de la grève. Leur extraction journalière, d'abord de 4.000 tonnes, a atteint 8.000 tonnes au mois d'août. Les ouvriers reçoivent d'abord une augmentation de 10 p. 100,
puis, en juin, une nouvelle augmentation de 10 p. 100,
qui porte leurs salaires à 32 1/2 p. 100 au-dessus du salaire type. M. Thomas pousse le dévouement à la cause ouvrière jusqu'à proposer de faire faire par les comptables de la Compagnie la retenue de la totalité de l'augmentation et son versement au fonds de secours. Les chefs ouvriers, M. John Williams en tête, n'ont pas assez d'éloges pour
la conduite de M. Thomas, et le défendent contre les détracteurs. qui ne manquent pas. Les mauvaises langues
cette période ils ont occupé au moins 20.000 ouvriers, et que chacun de ces ouvriers a versé en moyenne 15 p. 100 1
livre
par semaine et par ouvrier, à bien près de
60.000 livres. Ce calcul sommaire est vérifié par la constatation des sommes versées chaque jour, et dont les journaux donnent régulièrement le détail. Mais il est clair que ces sommes, qui représentent à
peine 0 fr. 25 par jour et par gréviste, n'auraient pas été suffisantes pour assurer la subsistance des familles. Le complément a été fourni, tout d'abord, par la taxe des pauvres. Non que la loi permette de secourir des grévistes sur ces fonds ; mais leurs familles pouvaient être, secourues et l'ont été assez largement. Ce qui est assez remarquable, c'est que ces secours proviennent d'une taxe payée sur la propriété foncière ; or cette propriété, et notamment les maisons ouvrières, appartient pour une grande partie aux Compagnies houillères. De ce côté encore, par conséquent, ce sont elles qui ont payé les frais de la grève. Outre .les secours en argent, des secours en nature, consistant surtout en soupes distribuées aux enfants, ont été donnés dans nombre de communes, oit des dons cha-
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