Annales des Mines (1899, série 9, volume 15)
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14 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES
« Cette espèce minérale, ajoute M. Damour, remplit les fissures d'une roche argilo-ferrugineuse de couleur brune, contenant une notable proportion de phosphate de chaux et de carbonate de chaux, qui remplit un mince
il a été entrepris, à diverses époques, des travaux de
filon engagé entre les parois d'un schiste noir des environs de Saint-Girons (Ariège). M. Boubée, qui l'a recneilli
nage des affleurements, un aspect rappelant beaucoup celui de l'anthracite altéré. La confusion est aisément explicable. Il en a été de même aux États-Unis, sur les
place, considère les matières enfermées dans ce filon (( comme ayant été amenées par des eaux thermales à (( une époque géologique très ancienne. Dans le même ((
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schiste, et à très peu de distance de ce filon, on rencontre également la wavellite aciculaire et concrétionnée.
« La substance minérale dont je viens d'exposer les caractères et la composition doit être considérée comme une chaux phosphatée ou apatite hydratée. Je propose
de lui donner le nom d'hydro-apatite, qui rappelle sa composition. »
Comme on le voit, on négligea à l'époque d'analyser
les « schistes noirs », qui ne sont autre chose que la couche phosphatée que je décris plus loin, et l'existence des nodules dans cette couche ne fut pas remarquée. Depuis cette époque, la présence de ces nodules n'a pas échappé à un certain nombre de géologues qui ont écrit sur les Pyrénées. Je citerai, dans la suite de ce travail, en étudiant les divers gisements de phosphates que j'ai reconnus, certainS passages qui ie laissent aucun doute à cet égard. Leurs descriptions, pour la plupart, tant au point de vue de la position stratigraphique de la couche qu'a, celui de l'exactitude - des détails, ne -laissent rien à désirer. Seule, la composition chimique de cette formation
et, partant, son importance industrielle, avaient échappé jusqu'ici.
Mais il y a plus. En difRecherches pour charbon. férents points et notamment dans la vallée d'Aspe (Bas-sesPyrénées) et aux environs-de la Bastide-de-Sérou (Ariège),
reconnaissance sur la couche phosphatée elle-même. Ces travaux avaient tous en vue la recherche de la houille,les phosphates noirs des Pyrénées ayant en effet, au voisi-
phosphates similaires. La dernière de ces recherches pour houille date de 1890.
Elle a été entreprise au lieu dit Roc Manaudas, sur un anticlinal dévonien très aigu, qui a mis la couche à nu, à une certaine -hauteur du dessus du hameau de Lhers, bâti sur un plateau à une altitude de 1.000 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, entre le ruisseau de Labadie et le gave de Lescun, canton d'Accons (BassesPyrénées) (Pl. I, fig 13 et 14). Les travaux se réduisirent à fort peu de -chose : quelques tranchées dans la couche, qui, se trouvant en étreinte dans l'anticlinal, n'a guère à cet endroit plus de 1 mètre à 1'1,20 de puissance. La mauvaise qualité du combustible extrait, qui contenait 75 à 80 p. 100 de cendres, fit, à juste titre, rejeter la demande de concession pour houille qui avait été introduite par les auteurs .
du permis de recherche. En 1893, M. Seunes, donnant la coupe de l'anticlinal du Roc Manaudas, avec une bonne description de ce pointement calcaire par lui classé comme Dinantien, ajoute « Un banc de houille anthraciteuse et pyriteuse, épais
de 1 mètre environ, est intercalé dans ces calcaires (il est marqué par un trait noir dans la coupe relevée sur le flanc Ouest de la vallée de Labadie) (*). (") Bulletin des Services de la Carte géologique de la France, rr 34, T. IV, 1892-1893 (Note sur la géologie de la haute vallée d'Aspe, par J. SEUNES, p. 7).