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68 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES

MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATeS NOIRS DES PYRÉNÉES 69

rencontrés que dans un massif de griotte tendre relativement peu étendu, et il résulte de leur enchevêtrement un faisceau réticulé complexe, mais nettement limité, dont l'axe idéal se couderait en élévation et en plan avec une tendance à une orientation moyenne Nord-Ouest magnétique et une plongée Nord. L'ensemble du gisement se présente finalement, d'après un rapport inédit de M. Vital, Ingénieur en chef des Mines, sur la mine de Las Cabesses (1896), auquel j'emprunte ces conclusions, comme une colonne de griotte riche, à section variable et à plongée irrégulière, dont la charpente manganésée serait pratiquement constituée par l'entrecroisement régulier d'un système de branche N. 7000. dominant vers l'amont, avec un système de branches N. 3000. dominant vers l'aval,

C'est là que j'ai découvert l'existence de la couche

et la minéralisation de la griotte a été assez abondante pour s'étendre, jusqu'au jour, sur près de 70 mètres de long sur 40 mètres. de large, formant un affleurement de 2.800 mètres carrés de superficie. C'est donc, comme manganèse carbonaté, un gîte d'une importance et d'une pureté exceptionnelle.

Le gisement étant ainsi netteCouche de phosphate. ment délimité par la griotte même, on avait, à plusieurs reprises, reconnu que le voisinage des schistes houillers stériles, s'annonçait par la présence du front de taille de schistes de coulenr noire, contenant des nodules, qu'on désignait sous le nom de couche graphiteuse. Ce caractère

était si nettement accusé qu'on arrêtait immédiatement tous les travaux d'avancement vers le Nord, dès qu'on

atteignait cette couche à nodules. Aux deux niveaux principaux aboutissant au jour, à savoir le niveau 52 (travers-banc Lafargette) et à la galerie Simon (niveau 114), on s'était arrêté à la couche graphiteuse, ou, pour mieux

dire, à des intrusions de phosphate. dans la griotte qui forme le mur du gisement.

phosphatée et que j'ai signalé la composition réelle de la couche graphiteuse aux exploitants de la mine, lors de ma première visite, en Août 1898. La coupe d'ensemble de la mine de Las Cabesses (fig . 3, Pl. II) donne une idée de la disposition des travaux par rapport à la couche de phosphate. En général, comme je viens de l'expliquer, dès qu'on était prévenu, par l'apparition de la couche noire avec nodules, de la proxiMité des schistes carbonifères, on battait en retraite, puisqu'on était certain, grâce à la connaissance des conditions géologiques du gisement qu'on était arrivé à la limite de la griotte, .dans laquelle est exclusivement concentré le minerai de manganèse. On n'avait donc jamais eu l'idée de chercher à traverser cette couche graphiteuse ni de reconnaître sa puissance et sa composition. Reconnaissance de la couche phosphatée par les galeries de la mine. Les galeries dirigées du côté du contact n'avaient même jamais atteint ce contact proprement dit. Avant d'y arriver, on rencontrait, en général, dès intrusions de phosphate noir dans la griotte, qui annonçaient, sans qu'il fût besoin de pousser plus loin, qu'on était arrivé à la limite du champ exploitable. C'est ainsi qu'au

niveau 52, par exemple, on avait arrêté la galerie à la rencontre d'une sorte de lentille de la couche graphiteuse dont la coupe (fig . 3, Pl. II) donne une idée. Aussitôt que j'eus fait connaître aux propriétaires de la mine la composition réelle des nodules, on poussa activement tant au

niveau 52 (travers-banc Lafargette) qu'au niveau 114 (travers-banc Simon), le percement vers le contact. Galerie du niveau 52. La galerie du niveau 52, qui 'était la plus avancée vers ce contact, l'a rencontré fin Novembre 1898 et y a recoupé une couche de 8rn,90 de .phosphate. La galerie du niveau 114 a rencontré la couche .phosphatée dans les premiers jours de Janvier 1899.