Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1899, série 9, volume 15)

EMPLOI DE L'ÉLECTRICITÉ 102 auxquels nous étions adressés, par les constructeurs, etc.,

nous avons réuni un ensemble de renseignements et de documents, dont l'exposé suit.

Il y a bientôt vingt ans que fut rédigé le rapport de mission de MM. Pernolet et Aguillon sur l'état des mines à grisou en Angleterre . Depuis lors une loi est venue, en 1887, remplacer la loi de 1872(*). Cette même loi de 1887 a subi deux groupes de modifications dont nous parlerons dans un travail spécial. Mais, au total, et sauf sur quelques, points de détail, la législation n'a pas été altérée ; la réglementation n'a pas été modifiée, si ce n'est sur quelques questions qui n'intéressent pas L'aménagement général; la propriété minière est restée organisée de même ;

les conditions de l'industrie houillère ont peu

varié ; les méthodes n'ont pas changé, et il en résulte que le rapport que nous citions plus haut pourrait, croyonsnous, être refait en entier presque sans autre modification d'ensemble que celle de la date. En ce qui concerne notamment l'aérage, on trouve encore nombre de mines aérées par des foyers ; la mesure des teneurs en grisou des retours d'air est toujours aussi négligée, etc. Je crois donc pouvoir me contenter. d'y renvoyer, sans m'attarder

davantage à décrire une situation générale que, par la suite, je supposerai connue.

Les données qui résultent de cette situation pour les emplois de l'électricité dans les mines à grisou peuvent être résumées comme il suit :

I° Les machines que l'on peut avoir à actionner par l'électricité dans les travaux souterrains des houillères anglaises sont, au premier rang, les treuils de traînage mécanique ; puis les machines d'extraction secondaires des puits intérieurs ; accessoirement, des pompes ; en dernier (*) Voir Annales des Mines, vol. de 1897.

DANS LES MINES A GRISOU EN ANGLETERRE

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lieu, et depuis quelques années seulement, des haveuses. Pour tous ces usages, l'électricité peut rendre de très grands services. La largeur habituelle de la section des puits

,et des galeries, la solidité du toit, la facilité qu'offrent, par conséquent, la pose des câbles et leur déplacement, font trouver très avantageux, dans bien des cas, l'eniploi de l'électricité comparé à celui de l'air comprimé ou de là Vapeur. Pour le havage mécanique notamment, qui parait prendre une place prépondérante dans l'exploitation ,des couches moyennes à charbons durs, les avantages de l'électricité sont inestimables ; outre la facilité de pose,. le bruit fait par la haveuse est beaucoup moindre qu'avéé l'air comprimé, et l'appareil travaille avec beaucoup plus de régularité et sans à-coups. Certains ingénieurs re-

gardent le fait qtie les haveuses électriques font mi peu moins de bruit, comme un avantage très marqué au point de vue de la sécurité. En outre, l'électricité se prête admirablement à l'éclairage des recettes et des principales galeries. 2° Comme le font remarquer MM. Pernolet et Aguillon,

les mines anglaises peuvent être regardées comme dés mines oit le dégagement de grisou est, en général, modéré. De plus, les toits sont bons et très lisses, et il se produit peu de cloches dans les galeries de roulage, bien que ces dernières soient très peu boisées. Le résultat est que l'on voit, en somme, peu de grisou, tant dans les chemins d'arrivée d'air que dans les tailles ; ce gaz se trouve surtout, soit dilué dans l'air des retours. d'air, on il atteint parfois des teneurs exagérées, soit, probablement, dans les vides inaccessibles qui Se produiSent dans le toit en arrière des tailles. L'idée de placer des appareils électriques et des câbles dans les chemins d'entrée d'air n'a donc rien qui effraie à première vue; pour quiconque ne réfléchit pas, ou ne veut pas réfléchir à l'instabilité de l'aérage .des houillères