Annales des Mines (1899, série 9, volume 15)
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RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU
en chauffant la matière des grisounites dans fine capsule en platine sur la flamme d'une forte lampe à alcool. Elle fond alors, puis dégage des vapeur à blanches sans trace de vapeurs nitreuses ; les vapeurs blanches ayant disparu, il reste, sous forme de points noirs; des résidus de naphtaline di ou trinitrée qui se décomposent encore plus, len-
tement et sans flamme. Si dans cette expérience on supprime la source de chaleur, alors que la matière est en pleine décomposition, la réaction s'arrête presque instantanément. - Une expérience analogue a été faite, sous bourrage
léger, en plaçant au fond fermé d'un tube de cuivre (4 centimètres de diamètre et 50 centimètres de longueur)
40 graitimes de matière de grisounite-roche et en complétant le remplissage du tube avec du sable sec. Ce tube étant mis dans un feu vif, après quatre à cinq minutes, le sable déborde par l'orifice supérieur, des fumées blanches se dégagent jusqu'à la fin de la réaction. Le résultat est le même, si l'on augmente la .résistance du bourrage
en substituant au sable de l'argile plastique fortement tassée. Ces diverses expériences montrent, d'une part, la difficulté de provoquer la décomposition fusante des grisou-
nites et, d'autre part, la nécessité, pour l'entretenir, de maintenir la permanence de la cause qui l'a produite.
Cherchant ensuite .à imiter les conditions mêmes de l'emploi usuel dans les trous de mine, les Ingénieurs d'Esquerdes ont essayé de produire la réaction fusante des
grisounites dans l'intérieur d'un tube, saris détonateur, en employant la poudre noire comme amorce, dans des conditions telles que l'on doit même admettre que la décomposition fusante, si elle s'était produite, devait se transformer en réaction explosive.
A cet effet, dans le 'tube mentionné plus haut, a été
SUR LA DÉTONATION DES GRISOTINITES FAVIER
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placée une cartouche de grisounite-roche oit le quart de la charge pulvérulente, soit 3 grammes, aVait été remplacé par 3 grammes de poudre de chasse extra-fine. Une mèche de _mise de feu, ayant une extrémité hors du tube, plongeait dans la poudre ; le tout était entouré de sable achevant de remplir le tube et formant bourrage ; enfin, le tube était fermé à ses extrémités par des brides, contrebrides et boulons. Le feu ayant été Mis au cordeau, aucun bruit ne s'est produit et, deux minutes environ s'étant écoulées, on a déboulonné le tube, et la cartouche a été trouvée inaltérée ; l'amorce de poudre noire était entièrement brûlée, mais la surface de l'explosif en contact avec elle était à peine noircie et la décomposition fusante
ne s'était pas amorcée. Cet essai, répété deux fois, donné deux fois le même résultat.
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Les Ingénieurs d'EsquerdeS Ont ensuite recherché si la décomposition fusante, qu'ils n'avaient pas réalisée en employant la poudre noire comme agent d'inflammation, ne pourrait pas être obtenue par l'emploi de détonateurs dans des conditions particulières produisant ce que l'on appelle un raté de détonation. Ils ont fait varier, dans ce but, d'une façon méthodique, la puissance du détonateur de
manière à déterminer une limite à partir de laquelle se produise régulièrement le raté de détonation de la matière pulvérulente, et ils ont employé à cet effet quatre types de détonateurs (A, B, C, D) dont les trois premiers ont été fournis spécialement par la Société française des Munitions. Ces détonateurs étaient constitués comme il suit 0g,' de fulminate pur, acec opercule, c'est-à-dire le détonateur usuel ; , 25 de fulminate .pur, sans opercule, compression faible
Ogr, 25 d'un mélange. de fulminate et de chlorate de potasse, sans opercule ;