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NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU

RECHERCHES CONCERNANT LES EXPLOSIFS DE SURETÉ 281

dispositions de l'appareil de Sevran-Livry n'ayant pas permis de dépasser cette charge. Dans les expériences de Liévin, des charges de 110 grammes-- d'explosifs à 1 .500° avaient allumé le grisou, mais étaient placées dans un canon sans bourrage et détonaient dans une

Nous résumerons en quelques mots les expériences antérieures, poursuivies de 1888 à 1894.

capacité de faible volume. Il semblerait donc que les essais

faits dans, un canon sans bourrage donnent une Charge limite très inférieure aux détonations à l'air libre ; nous allons voir que les expériences faites en Allemagne conduisent à un résultat absolument contraire. Enfin, en ce qui concerne les expériences poursuivies en Autriche, nous signalerons les intéressants essais exécutés

par M. Sierche, Directeur technique de -la fabrique de dynamite de Presbourg, qui a pris des photographies instantanées des flammes produites par différents explosifs et constaté nettement la diminution progressive des flammes données par un même poids d'explosifs composés ,d'un corps combustible et d'azotate d'ammoniaque, -au fur et à mesure que la proportion de ce dernier augmente (*). ALLEMAGNE.

Depuis les travaux de la Commission prussienne du grisou, poursuivis, de 1885 à 1887, à la mine Kônig, de Neun-Kirchen (Saarbruck) et résumés, dans le rapport de Mallard de 1888, de nombreuses expériences ont été faites dans le même bassin en vue de contrôler et compléter les études de la Commission française ; les plus importantes sont celles qui viennent d'être publiées par M. le Bergassessor Heise ("*). (*) Les clichés de ces épreuves ont été reproduits par M. Schmerber dans son article: Les explosifs et le grisou en Autriche. (Géitiecivil,1897, t. XXXII; 33, p. 17 et 318. (**) Les expériences ont été publiées dans Glilehatif, Essen, 1898, n°, 34 à 37.

De 1888 à 1891, des études ont. été continuées à la mine Kônig, sous la direction de M. Lohmann, conseiller impérial des mines ; les explosifs étaient placés dans un mortier d'acier de 55 millimètres de diamètre et entourés d'une gaine en bois de façon à racheter la différence de diamètre des cartouches et de l'âme du mortier. Les essais étaient faits avec ou sans bourrage, dans une atmosphère poussiéreuse, avec ou sans grisou. Les explosifs ainsi reconnus les ,plus sûrs furent la carbonite, la sécurite, la roburite et les explosifs Favier n00 1 et 2, qui purent détoner sous la charge de 250 grammes sans bourrage, avec grisou, sans provoquer d'inflammation. En 1894, des essais furent entrepris (sur l'initiative de la Société de préVoyance des mineurs de Westphalie de Bochum), dans la galerie Schalke de la mine Consolidation,

près Gelsenkirchen, sous la direction de M. Winkhaus. Deux mortiers en acier, percés de trous de 460 millimètres de profondeur et 55 millimètres de diamètre, étaient placés légèrement inclinés vers le toit, au fond d'une galerie de 37 'mètres de long, ayant une section elliptique de 1m,85 x 1m,35. On pouvait isoler devant les mortiers, au moyen d'un obturateur en papier, une capacité close de 10 mètres cubes, Clans laquelle on introduisait une quantité déterminée de grisou, des poussièrespouvant d'ailleurs ètre mises en suspension dans l'atmosphère .au moyen d'un ventilateur. Toutes les expériences ont été effectuées sans bourrage. De tous les explosifs essayés, ce 'sont la roburite 110 I (à 89 p. 100 de nitrate d'ammoniaque, 7 de binitrobenzol et 4 de permanganate de potasse) et la carbonite pour charbon (25 p. 100 de nitroglycérine, 75 -de poudre neutre), qui se sont le mieux comportées ; des charges de 6008.',00 de ces explosifs n'ont pas produit d'inflammation dans une atmosphère à 7 p.100 de grisou avec poussière.