Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1899, série 9, volume 15)

NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU

RECHERCHES CONCERNANT LES EXPLOSIFS DE SURET É 289

essais à l'air libre, ou la méthode du mortier ainsi que le montre la comparaison des colonnes 8 et 9 du tableau ; il nous paraît donc difficile de condamner l'une des méthodes

de la cavité et recouverts de 50 centimètres cubes de

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au profit de l'autre, uniquement sur les résultats donnés par deux explosifs qui, avec les charges pratiques, sont peu près aussi dangereux l'un que l'autre dans les mines à grisou. L'état physique de l'explosif. paraît influer beaucoup sur la charge limite, surtout dans la détonation à l'air

libre : c'est ainsi que la dahménite. A grenée (c'est-à-dire divisée, après forte pression, en grains. de la grosseur de la poudre de chasse) a une charge limite décuple de la dahménite A pulvérulente, la roburite grenée une charge limite double de la roburite pulvérulente. La caractéristique des recherches de M. Heise est sa théorie stade pouvoir brisant; en voici le principe. Si l'on considère un explosif placé dans une cavité pratiquée dans un bloc de plomb et bourré très légèrement, la dilatation de cette cavité par l'explosion sera, toutes choses égales d'ailleurs, d'autant plus considérable que celle-ci sera plus rapide. Si donc l'on prend des poids des différents explosifs calculés d'après les. chaleurs qu'ils dégagent, de façon qu'ils représentent la même puissance de travail (2.500 kilogrammètres, par exemple), en faisant détoner ces poids dans des cavités de même volume sous un bourrage identique, la dilatation de la cavité représentera, dans une certaine mesure, le pouvoir brisant de l'explosif considéré.

Pour obtenir Ce pouvoir brisant, M. Heise s sert de blocs cylindriques de plomb raffiné de 240 millimètres de hauteur et 140 millimètres de diamètre extérieur, percés d'un trou cylindrique de 25 millimètres de diamètre et 145 millimètres de profondeur. Les explosifs, soigneusement pesés, sont moulés en petites cartouches dans une feuille d'étain, tassés au fond

sable Sec, simplement versé sur l'explosif; la détonation est produite par des capsules de 2 grammes de fulminate de Mercure. La dilatation de la cavité après explosion est mesurée avec une éprouvette graduée et de l'eau. En classant les explosifs expérimentés, d'une part d'après les charges limites n'enflammant pas le grisou, d'autre part d'après le pouvoir brisant ainsi évalué, M. Heise a constaté que les explosifs sûrs, qu'il appelle de itre classe et qui ne donnent au mortier aucune inflammation du mélange à 8 p. 100 de grisou avec des charges d'au moins 700 grammes, ont des pouvoirs brisants bien inférieurs à ceux des explosifs qui ont enflanime le mélange avec des charges supérieuresà, 450 grammes et que M. Heise appelle explosifs de sûreté de 2e classe. Tous les explosifs trouvés sûrs par M. Heise ont des températures de détonation inférieures à 2.200°; mais les charges limites de chaque: explosif ne sont nullement en rapport avec la température de détonation, tandis qu'elles sont dans l'ensemble en raison inverse du pouvoir brisant, et, pour un même explosif comme la dahménite A, augmentent nettement lorsqu'on diminue le pouvoir brisant par une modification de l'état physique, par le grenage par exemple. M. Heise conclut donc au rejet de la théorie française, exclusivement basée sur la température de détonation, à laquelle il fait les objections suivantes :

1° La température de détonation étant indépendante de la quantité d'explosif, la théorie de la Commission française n'explique pas pourquoi tous les explosifs connus jusqu'ici: ne présentent de sécurité qu'en deçà d'une certaine limite de charge

2° Si cette température de détonation peut constituer nu critérium admissible pour des explosifs composés des mêmes éléments dont on fait seulement varier les pro-