Annales des Mines (1899, série 9, volume 15)
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RAPPORT SUR LES EXPÉRIENCES DE BLANZY
d'une caisse isolée de dynamite peut occasionner dans les
organes essentiels de l'aérage : portes et ventilateurs ? 20 Est-il possible, par une disposition convenable des caisses de dynamite emmagasinées dans un dépôt, d'éviter que l'explosion dune caisse entraîne celle des caisses voisines ?
La réponse à ces questions devait fournir les éléments nécessaires pour définir l'emplacement dans la mine et. l'importance que l'on peut donner aux petits magasins de dynamite sans coMpromettre la sécurité générale, Accessoirement, une solution favorable de la seconde question pouvait donner un nouveau mode d'établissement des grands dépôts souterrains n'entraînant pas l'emploi, très coûteux; du tampon obturateur. Du moment où l'inflammation ne se transmettrait pas d'une caisse à l'autre,
l'augmentation du nombre des caisses emmagasinées ensemble n'augmenterait pas généralement la gravité des effets produits en cas d'accident.
Le programme de la première expérience comportait l'étude des dégâts occasionnés par l'explosion d'une caisse de dynamite sur des portes et ventilateurs installés à différentes distances.
Pour ces expériences on a utilisé une longue galerie mettant en communication la carrière de remblais Maugrand avec le puits Saint-Pierre (Pl. XVI, fig. 1 à 3).
Par suite de l'avancement des travaux, cette galerie devait être mise hors de service pendant le courant de l'année 1898. On profita de cette circonstance pour la réalisation d'une expérience qui pouvait amener l'effondrement, sur une certaine longueur, de la galerie utilisée.
Un barrage fut installé à 150 mètres de l'entrée de la galerie : il était constitué par un mur de briques M derrière
lequel se trouvait un remblai R de 10 mètres d'épaisseur. C'est au pied de ce mur que la caisse renfermant 20 kilo-
CONDITIONS D'ÉTABLISSEMENT DES DYNAMITIÈRES
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grammes de dynamite n° 1 fut placée. En avant, on installa une première porte P à 10 mètres de la caisse, une seconde P' à 50 mètres et, enfin, une réduction de ventilateur V à 140 mètres, c'est-à-dire tout près de l'orifice de la galerie. Cette galerie avait 4 mètres carrés de section ; elle était boisée, mais ce boisage, étant en assez mauvais
état de conservation, fut, sur une certaine longueur à partir de la caisse, consolidé par des chandelles soutenant les chapeaux vers leur milieu. Les portes étaient ouvertes dans un mur en briques de 0ra,30 d'épaisseur, solidement appuyé sur le terrain ; la section libre représentait la moitié de la section totale de
la galerie. Le battant de la porte était fait en planches de 10 millimètres d'épaisseurréunies par un cadre en bois
et fixé sur deux longues ferrures portant les gonds.. La première porte, qui était à 10 mètres de la caisse, s'ouvrait vers l'intérieur, et l'autre vers l'extérieur. Le ventilateur, ou plus exactement le schéma d'un ventilateur, 'était constitué par six bras en bois sur lesquels étaient légèrement clouées, par quelques pointes, des planches de 10 millimètres d'épaisseur ; il occupait environ
les 2/3 de la section de la galerie ; il était mis en mouvement de l'extérieur, au moyen d'une corde passant sur une poulie.
Au moment de la détonation de la caisse, il se produisit un coup de vent à l'extrémité ouverte de la galerie, amenant avec lui un nuage de poussière, qui avança au dehors jusqu'à 5 mètres environ, puis deux autres souffles
à une seconde environ d'intervalle et de plus en plus faibles.
En rentrant dans la galerie, on constata que l'une des planches formant ailettes du ventilateur avait été déclouée ; mais rien n'avait été brisé. La planche enlevée, fixée seu-
lement par des pointes très courtes, aurait pu être arrachée à la main. Un ventilateur réel, qui aurait été beau-