Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1899, série 9, volume 16)

LES MOUVEMENTS DES EAUX SOUTERRAINES

DANS LA RÉGION* DE TEPLITZ ET DE BItiX

était peut-être même à 149. :La couche va en s'inclinant jusqu'au puits Anna-Hilfsban, on elle arrive à la cote 90.

révéler son existence. Cette allure, que nous avons déjà indiquée plus haut, - est mise en évidence sur notre

1128

Des masses d'eau et de sable se précipitèrent vers le

planche par des courbes de niveau. C'est au même moment.

puits, arrêtèrent les machines d'épuisement et, le 20 juil-

constata la présence de la faille XY. Comme mesure de défense pour l'avenir, on décida d'arrêter: tes exploitations à l'Ouest, au plan incliné n° IV, ce qui laissait un massif de protection d'au minimum 155 mètres, et d'établir une ligne de barrages pour s'isoler du quartier Est. En même temps on changea l'ordre du dépilage, que l'on commença désormais à partir du puits et non plus en rebroussant à partir des extrémités. Une année environ se passa alors tranquillement ; mais, dans la nuit du 6 au 7 août, un nouveau mouvement de faible importance endommagea quelques maisons ; il fut attribué à l'affaissement de cavités souterraines, qui avaient dû échapper au premier désastre en se remplissant d'eau,; cette masse d'eau d'un millier de mètres cubes se que

let, l'eau, après s'être élevée progressivement dans le puits, y resta stationnaire au niveau 103, sans pénétrer dans les travaux du. puits Anna, qui sont séparés des précédents par un dos d'âne à la cote 112. On peut en conclure que les sables s'étaient eux-mêmes obstrués leur route. Puis l'eau s'abaissa jusqu'à la cote 102: niveau au-

dessous duquel toutes les galeries se remplirent d'une masse de sable et de boue, représentant peut-être 90.000 à 95.000 mètres cubes.

Comme on put s'en rendre compte plus tard,

ces

90.000 mètres cubes de sable provenaient de la lentille située sous la ville de Briix. Le vide laissé par leur départ ne tarda pas à amener ses conséquences naturelles. Dès

dix heures du soir, le 19 juillet, les maisons commencèrent à s'écrouler ou à se lézarder en partant du point extrême, le plus à l'Est, on ce vide avait dû se produire d'abord, et en se rapprochant peu à peu des mines vers le point T jusqu'au 20 juillet, six heures du matin (*) ; notre

planche II indique les effondrements, qui affectent, dans l'ensemble, une direction Est-Ouest et occupent une étendue totale de 6 hectares. On peut remarquer avec quelle rapidité, en moins de neuf heures, s'est fait le déplacement de ces masses souterraines. Six jours après l'accident, le sable était devenu solidc; et consistant ; on put construire des barrages provisoires à la cote '106 autour du puits Anna-Hilfsbau, et l'on entreprit toute une série de sondages pour reconnaître l'allure de la lentille sableuse, qui venait si désastreusement de (*) Il y eut, sur le sondage 5, un mouvement d'eau tout à fait spécial. Un mât dressé fut englouti et entraîné longtemps dans un tourbillon souterrain.

129

déplaça, pour une cause quelconque, le 6 août, et -trouva à se loger dans les vides encore subsistants de l'Est de la mine, -

sans jeter aucune perturbation dans les nouveaux travaux. Un mois après, dans la nuit du 9 au 10 septembre, un nouvel effondrement, plus considérable, mais plus progressif,se produisit à l'Ouest .de la ville, dans une zone heureusement peu bâtie, où, dès lors, le dommage fut faible. A la suite, l'eau afflua dans la mine par le Sud et s'éleva peu à peu jusqu'au niveau de 10Im,50. La cause immédiate, différente de celle des accidents antérieurs, est cu-

rieuse à étudier, parce qu'elle montre l'action directe d'une issue très étroite, offerte artificiellement aux eaux sous pression. Là, en effet; comme dans un accident ultérieur du 6 décembre 1896, c'est tout simplement en détuhaut un trou de sonde pour une réparation qu'on se trouva ouvrir aux eaux supérieures sous pression du sable aquifère une issue vers les vides des travaux de mine, elles s'engouffrèrent.

.