Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1899, série 9, volume 16)

138

POUR LES ANNÉES 1891 A 1897

STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

A. ACCIDENTS DUS A DES INFLAMMATIONS DE GAZ.

Au nombre de ces accidents, nous comprenons des flambées de grisou, une flambée de gaz des marais, et enfin les inflammations de gaz produits par la distillation de la houille à la suite d'incendies souterrains.

Celles qui ont atteint les I. Flambées de .grisou. ouvriers sont consignées dans les tableaux ; nous en menticnnerons, en outre, quelques-unes qui figurent dans les tableaux de la statistique de l'industrie minérale. Pour dmx d'entre elles, nous avons eu sous les yeux les. rapports officiels. Le 22 juin 1893, au puits Chatelus n° 2 de la concession

le Beaubrun (Loire), une légère flambée de grisou s'est produite dans les circonStances suivantes : une taille en dépilage avait buté centre une faille qui limitait le champ d'exploitation; le lendemain matin, le piqueur de la taille voulut vérifier l'état de la couronne au voisinage du rejet et y plaça sa lampe à feu nu. Il provoqua une petite flamme, mais, s'étant baissé rapidement, il ne fut pas atteint. Cet accident est resté heureusement sans aucune conséquence, parce que la faille grisouteuse débitait très peu de gaz mais il a attiré l'attention sur la nécessité d'une surveillance plus attentive au point de vue du grisou. Le 25 juillet 1895, dans les travaux d'approfondisse-

ment du puits Saint-Pierre des mines de Montrambert (Loire), le grisou s'est manifesté de la façon suivante La fosse n'étant pas grisouteuse, on y travaillait à feu

mais comme, dans le précédent approfondissement, on

avait rencontré un peu de grisou à la traversée d'une passée schisto-charbonneuse, on prenait soin d'aérer le puits jusqu'au fond par une colonne de tuyaux et d'examiner l'état de l'atmosphère à la lampe de sûreté avant toute reprise du travail. Le 25 juillet, vers huit heures du

439

soir, un petit jet de gaz fut allumé le long de la paroi du puits par une lampe à feu nu; il ne brûla que très peu de temps et n'atteignit personne ; la colonne d'aérage fut immédiatement allongée d'un tuyau, et l'état de l'atmos-

phère soigneusement vérifié à la lampe de sûreté. A trois heures du matin, une lampe, approchée du point de la première flambée, alluma de nouveau pour quelques instants le grisou. Ce point de dégagement correspon-

dait à une. passée schisto-charbonneuse. Les lampes de sûreté furent substituées aux lampes à feu nu ; mais, après que le cimentage du point de dégagement eût été

fait, le grisou ne se manifesta plus en aucune façon. Nous noterons encore deux flambées sans conséquence, provoquées par des lampes à feu nu, survenues en 1893; la première dans la grande couche de Montrambert (Loire), et la deuxième au puits Ferrouillat, de la concession de La Béraudière (Loire). Enfin cette même année, une flambée très faible, due au bris .d'une lampe de sûreté par un coup de pic, occasionnait des blessures insignifiantes à un ouvrier dans des travaux de recherches effectués à la concession de Bor.

dezac (Gard).

II. Flambée de gaz des marais(*). -- Une flambée de gaz des marais s'est produite, le 21 juillet 189, au puits Marseille, des mines de Montrambert (Loire), occasionnant de légères brûlures à un ouvrier occupé au percement destiné à relier un travers-bancs au puisard du puits un trou de sonde avait établi la communication avec le puisard, dont le fond était au-dessus du; niveau du traversbancs; il livrait passage à l'eau restée au fond du puisard ;. il est probable qu'après qu'elle a eu fini de s'écouler le trou de sonde a laissé dégager du gaz des marais prove(*) M. l'Ingénieur des mines Leproux a rendu compte en détail de cet accident (Annales, 9° série, t. VIII, p 31):