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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

POUR LES ANNÉES 1891 A 1897

remettre le ventilateur en marche. Plusieurs ouvriers

peine parvenir jusqu'à' une porte, derrière laquelle ils ont rencontré un courant d'air frais, mais n'ont pu retourner au secours du boiseur tombé en chemin. Le 26 novembre 1895, à la mine de lignite de Gaujac (Gard), un ouvrier a été asphyxié par l'acide carbonique, dans les circonstances suivantes : Le matin de l'accident, des ouvriers, en arrivant au bout d'une galerie en direction, sur laquelle s'amorçait un chantier d'abatage, constatèrent un écoulement d'eau trop abondant pour permettre le travail au charbon. Ils reçurent du contremaître l'ordre

.tombaient dans la galerie en cherchant à fuir, mais étaient

bientôt ranimés par le courant d'air rétabli ; l'un d'eux, tombé dans une descenderie, succomba soit à l'asphyxie, soit à une syncope prolongée. Le 30 avril 1896, à la- fosse n° 3 de Courrières (Pas-deCalais), un ouvrier a été asphyxié pour avoir pénétré dans un plan incliné interdit à la circulation, bouché à sa partie

inférieure par un barrage étanche, auprès duquel s'était accumulé de l'acide carbonique. Le 8 septembre 1897, aux mines de La Chapelle-sousDun (Saône-et-Loire), trois ouvriers ont été asphyxiés dans

les circonstances suivantes : on travaillait à reprendre une galerie en direction dans une couche très inflammable; cette galerie débouchait. clans un plan incliné qui donnait en même temps accès à un niveau inférieur que l'on avait dû abandonner par suite de feux. L'aérage avait été interrompu au-dessous du niveau où l'on travaillait ; mais l'accès n'en avait pas été suffisamment interdit aux ouvriers. Un

d'eux, ayant laissé tomber la lampe dans le plan incliné, voulut aller l'y rechercher et, malgré une première tentative au cours de laquelle il avait vu s'éteindre la lampe dont il était muni, il était redescendu et était r tombé asphyxié. Un camarade, puis le chef de poste, qui se portèrent témérairement à son secours, furent asphyxiés successivement. On ne parvint que plus d'une heure 'après à retirer les trois cadavres. Le 23 décembre 1891, à la mine de Banel de la concession de Seyrons-et-Paleyrets (Aveyron), un boiseur a été asphyxié par les fumées provenant d'un incendie qui s'était rapidement développé dans la mine, en raison de l'insuf-

fisance des moyens dont on disposait pour lutter contre lui. La victime. a commis l'erreur de s'engager dans une galerie pleine de fumée, au lieu de remonter le courant d'air ; des camarades qui l'accompagnaient ont pu à grand'-

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imprudent de travailler à l'avancement de la galerie et de terminer leur travail par le percement d'un trou à l'endroit du suintement pour favoriser l'écoulement de l'eau. C'est au moment oit ils commençaient ce dernier travail que la paroi céda et qu'il se produisit une venue d'eau d'une grande violence, inondant toutes les galeries inférieures de la mine, en même temps qu'une partie des travaux était envahie par de l'acide carbonique ayant fait irruption avec l'eau. Cet. acide carbonique provenait de vieux travaux et- résultait soit de la combustion lente des parties charbonneuses laissées, soit de l'action d'eaux de mine acides sur les calcaires du toit et du mur. Deux ouvriers, surpris dans les trwaux inférieurs, ne purent se sauver à temps ; d'eux se réfugia dans une remontée,

qui ne fut pas envahie par le mauvais air et fut sauvé après soixante-quatre heures ; l'autre avait été asphyxié en cherchant à fuir par le retour d'air. Enfin, le 2 juin 1896, au puits Fontanes de. la concession de Rochebelle (Gard), vingt-quatre ouvriers ont été asphyxiés par un dégagement subit d'acide carbonique. La mine de Fontanes, dont le charbon dégage de l'acide carbonique dans tous les travaux, n'avait jusque-là donné lieu à des dégagements instantanés qu'aux étages inférieurs. Elle comprenait,

au moment de l'accident, deux