Annales des Mines (1899, série 9, volume 16)
Page : Image 190
Révision de 29 janv. 2015 19:47:08, edited by Anonymes
372
CONS-TRUCTION DE LA GALERIE SOUTERRAINE
lorsque la galerie a atteint une longueur
DES MINES DE GARDANNE A LA MER
de
kilomètres et demi environ, nous avons constaté des pertes d'air égales aux 2/3. du volume débité par le ventilateur, malgré tous les soins pris pour rendre étanche la cloison d'aérage. D'ailleurs, - dès expériences semblables, antérieurement faites dans le bassin du Gard, sur l'aérage d'une galerie de grande longueur, comportant une cloison d'aérage .par un véritable mur de 0'1;50 d'épaisseur, révélaient également de très fortes fuites à travers le mur. On \TOU, d'après cela, combien il eût été difficile, sans avoir recours à un puits intermédiaire, comme le puits-de la Mure, d'exécuter, avec un aérage suffisant; en s'aidant même de ventilateurs puissants, les 12 kilomètres séparant le puits Saint-Joseph des travaux de Gardanne. Du puits de la Mure au puits E. Biver la distance est bien encore de 8 kilomètres ; .mais il y a lieu d'admettre formée
qu'un tronçon sensiblement égal, soit de 4 kilomètres, de la
galerie sera exécuté à partir de chacun de ces deux puits.-
Traversée des calcaires secondaires.
Il m'a paru néces-
saire de tenir le lecteur au courant de nos connaissances géologiques et hydrologiques, toutes les fois que nous abordions un nouvel ordre de travail. C'est ainsi qu'au moment de décrire nos premiers travaux, commencés en janvier 1891, nous avons donné les aperçus géologiques que nous devions soit à M. Dieulafait , soit à M. Oppermann. Avant de décrire les travaux commencés en juin 1892 dans les roches calcaires, je reprendrai l'étude géologique suivant la coupe de la galerie et l'hydrologie au sein des ce qui nous roches calcaires que nous allons traverser, certaine mesure, les diffipermettra de prévoir, dans une cultés à rencontrer du fait de l'eau.
' 373
A cet effet, j'extrairai ce qui va suivre d'une communication faite par M. Oppermann à la Société scientifique et industrielle de Marseille, dans le premier trimestre
de 1894. Bien que cette communication, n'ait été faite qu'en 1894,
M. Oppermann avait déjà développé, dans des rapports bien antérieurs à 1894, ses idées sur l'hydrologie de la contrée. Des travaux faits dans la concession de mine de Saint-
Savournin Sud lui avaient permis de préciser ses idées sur l'allure des terrains dans le plan de la coupe de la galerie au sud de Gardanne, et ce qui concerne le terrain tertiaire venait d'être. mis en évidence par les travaux de la galerie.
La galerie a été ouverte dans le terrain miocène. « Dans son ensemble, ce terrain est imperméable ; cepen-
dant les bancs de poudingue donnent parfois lieu à de
légères infiltrations. Le calcaire a été rencontré -au kilomètre 2,809; mais on peut dire que la galerie n'y a vraiment pénétré qu'au kilomètre 2,870. Le terrain urgonien est séparé du miocène par une
brèche formée de blocs calcaires agglomérés par un ciment calcaire et traversée par des filets argileux. Cette zone de contact, qui a 2 ou 3 mètres d'épaisseur, est, sans doute, constituée par le remplissage d'une faille séparant les deux terrains. La ligne de séparation est très sinueuse ; elle s'infléchit et devient tangente à l'axe de la galerie (Voir la fig. 3 ci-après). « La chaîne de l'Etoile est formée par des calcaires jurassiques et crétacés qui sont perméables à divers degrés, de la base au sommet de la série, mais peuvent être considérés dans leur ensemble comme constituant un massif perméable. Ceux qui le sont le plus sont le Corallien (jurassique supérieur), qui couronne les sommets de la