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554 RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DU GRISOU

mite-gomme. Depuis, comme il s'agit d'un travail en couche, on n'a plus pu se servir que des explosifs de sûreté à température de 1.500°, ce qui a conduit à augmenter notablement le nombre des coups pour produire le même travail; là où un suffisait, il en faut aujourd'hui

deux ou trois. A la place d'un eXplosif aussi commode pour ces grands coups que la dynamite-gomme avec sa plasticité, on n'a plus que des explosifs durs, de maniement difficile. Aussi les exploitants, convaincus qu'ils pourraient sans danger, en ce qui concerne le grisou, dans, les conditions très spéciales où s'exécute ce travail, y employer la dynamite-gomme, le demandent, appuyés par le service local, non par des raisons d'économie, mais par des motifs de sécurité. Ils font observer que, pour éviter le danger du grisou qu'ils ne redoutent pas, on accroit -le nombre des accidents dus au maniement des explosifs; suivant eux on doit, en effet, admettre que ces accidents sont proportionnels au nombre ou à la longueur des coups. Saisi de cette réclamation et de l'instruction à laquelle elle avait donné lieu, le Conseil général des Mines fut d'avis qu'avant de statuer il serait utile de se rendre compte des résultats produits dans les principales mines grisouteuses par l'application de la réglementation de 1890 sur les explosifs de sûreté, dans le but de voir plus nettement les modifications qu'une pratique de huit ans aurait pu suggérer. De là l'enquête provoquée par l'Administration supérieure auprès des services locaux chargés des principaux bassins houillers.

Conformément au questionnaire qui leur avait été envoyé, nous examinerons successivement, d'après les

réponses -des Ingénieurs

10 La statistique de l'emploi des explosifs et de leurs

accidents;

2° Les restrictions que pourrait comporter le régime de 1890, notamment pour la limitation des charges;

SUR L'EMPLOI DES EXPLOSIFS DE SURETÉ

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30 Les extensions qui pourraient être consenties au

régime des dérogations ; 40 Les modifications à introduire dans la nature ou le mode de fabrication des explosifs .50 Les autres observations diverses suggérées par leur

emploi.

Aux -renseignements fournis par l'enquête dont l'Administration supérieure avait transmis le dossier à la Commission, nous joignons ceux que les 'Ingénieurs- en chef, primitivement consultés, ont bien voulu, sur la demande de la Commission, lui envoyer plus tard directement sur quelques points qu'elle a cru utile d'élucider plus com-

plètement.

§ 1. - STATISTIQUE ET PRATIQUE DES EXPLOSIFS. On ne consomme en France que trois espèces

d'explosifs de sûreté : le coton octonitrique de l'État ; les grisounites ou dynamites à l'azotate d'ammoniaque les- grisoutines

Favier.

Le coton de l'État est extrêmement peu employé. Les grisounites et les grisoutines se répartissent inégalement entre les divers bassins houillers. Le choix entre les deux types paraîtdépendre plus de raisons d'ordre administratif que de motifs techniques. On sait, en effet, les difficultés que rencontrent et. surtout que rencontraient les exploi-

tants pour établir des dynamitières qui pussent être

acceptées par l'Administration. Ces difficultés seront sans doute atténuées avec là possibilité de recourir aux dynamitières superficielles enterrées. En tous cas, on les évite avec les explosifs Faner, dont les dépôts et la conserva-

tion échappent à toute cette réglementation. Les chiffrés du tableau suivant, relatifs à l'année 1897, donneront un aperçu des quantités d'explosifs

de sûreté