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SUR LA CRISTALLOGRAPHIE

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s'être produits spontanément, à la différence des polyèdres taillés artificiellement par la main de l'homme, et que leurs formes externes doivent être une fonction de leur symétrie interne, pour les distinguer des pseudo-cristaux. Il ne paraît pas cependant très difficile de réunir sous des énoncés, simples et sous une forme synoptique, les définitions ci-dessus citées aux restrictions et aux explications qui les interprètent. Il suffit de remarquer que tout corps solide possède : a) une substance, et b) une forme. a) La substance peut être cristallisée ou amorphe. Est-elle caractérisée par ce fait que « les propriétés de la matière comportant une orientation varient autour de chaque point avec la direction considérée et que cette variation se fait suivant une loi définie, la même en tous les points d'une même masse homogène », on dit qu'elle est cristallisée. Ou bien, toutes « les propriétés sont-elles identiques dans toutes les directions autour de chaque point », on dit que la substance est amorphe (*). b) La forme peut être ou non celle d'un polyèdre géométrique; et, dans le premier cas, les formes du polyèdre peuvent être fonction de la symétrie interne de la substance ou non. De là, six combinaisons mathématiquement possibles : 1° La substance est cristallisée ; les formes sont géométriques et en rapport avec la symétrie interne de la substance : on a un cristal; 2° La substance est cristallisée ; les formes sont géométriques, mais sans rapport avec la symétrie interne de la substance ; on a un solide pseudo-cristallin de matière cristallisée, solide qui pourra s'appeler, suivant les circonstances, grain, cellule, colonne, etc.; (*) Les

lignes entre guillemets sont empruntées à M. Henry LE Recherches sur la dissolution (Annales des Mines), février 1897, p. 5 à 7 de l'édition d'auteur.

GH ATELIER,

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3° La substance est cristallisée; les formes sont quelconques : on a un fragment de matière cristallisée que l'on pourra appeler, suivant les circonstances, grain, morceau, bloc, etc.; 4° et 5° La substance est amorphe ; les formes sont géométriques : la distinction fondée sur le fait que les formes externes sont ou non fonction de la symétrie interne n'est évidemment plus applicable ici ; on a un solide pseudo-cristallin de matière amorphe, solide qui pourra s'appeler, suivant les circonstances, grain, cellule, colonne, etc. ; 6° La substance est amorphe ; les formes sont quelconques : on a un fragment de matière amorphe, que l'on pourra appeler, suivant les circonstances, grain, morceau, bloc, etc. Ces définitions, simple expression, dans ma pensée, des opinions classiques, "m'ont paru devoir être ainsi formulées et condensées parce qu'elles sont souvent perdues de vue. D'une part, dans l'étude des corps opaques, les chimistes affirment journellement l'état cristallisé d'un corps sur le vu des facettes à peu près planes qui apparaissent à la surface d'une cassure et qui peuvent aussi bien être soit des surfaces de retrait comme celles de l'argile, soit des limites de développements indépendants, telles qu'en présenteraient des grains plastiques comprimés dans un moule ou de petits ballons de caoutchouc gonflés dans un espace clos. D'autre part, en raison de l'importance croissante justement attribuée aux propriétés optiques et à la théorie des assemblages réticulaires, les formes extérieures ont perdu leur ancienne suprématie, et plusieurs auteurs en sont arrivés à employer le mot cristal comme synonyme de celui de matière cristallisée . C'est là une cause de confusion, comme l'histoire de la question même qui m'occupe l'a trop souvent montré. Les grains pseudo-cristallins dont est composée la masse Tome XVII, 1900.

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