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Annales des Mines (1900, série 9, volume 17)

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SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DU FER

D'après cela, le point A3 entraînerait un bouleversement des plans de symétrie et les clivages cubiques suivant lesquels on a pu diviser certains échantillons, par exemple des loups de hauts-fourneaux, et qui, en raison de la constitution des loups à partir de l'état liquide, semblaient appartenir au fer y, pourraient bien appartenir réellement au fer £ et au fer x. Mais il n'est pas non plus invraisemblable que la diffusion du carbone intervienne dans les changements d'axes au point A3 et que ce changement d'axes soit particulier aux fers carburés, à l'exclusion du fer pur. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'efficacité connue du recuit pour transformer les aciers coulés parait supposer, au point A3, une recristallisation n'ayant plus rien de commun avec la cristallisation précédente. Conclusions.

Je récapitule les conclusions auxquelles cette étude nous a successivement conduits. Le fer, à ses trois états, cristallise dans le système cubique : Le fer y, de préférence en octaèdres plus ou moins éloignés de leur forme parfaite ; Le fer £ et le fer a, en cubes ; Le fer g et le fer a se mélangent isomorphiquement ; Le fer y ne se mélange pas isomorphiquement avec le fer g. La transformation de y en (3 paraît entraîner un changement des plans de symétrie, au moins dans les fers carburés. Cette transformation de y et (3 est-elle un cas de dimorphisme? C'est une simple question de définition. Non, si l'on veut que le mot dimorphisme comporte un change-

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ment de système cristallin ; oui, si l'on prend pour critérium l'impossibilité de cristalliser ensemble. M. Wallerant(*) a trouvé des cas analogues à celui du fer et il les considère comme des cas de dimorphisme. Dès 1852, Fuchs (**) avait expliqué la trempe, le magnétisme rémanent, etc., par le dimorphisme du fer ; c'était déjà la théorie allotropique ; mais il était inutile de supposer, comme le faisait Fuchs, que l'une des variétés du fer, la variété dure, le fer j3, fût rhomboédrique. Non seulement il n'existe aucune preuve ni même aucun commencement de preuve qu'il en soit ainsi ; mais, si les idées développées plus haut sont exactes, l'isomorphisme pourrait être la base de la solubilité mutuelle des solides, et la solubilité mutuelle est probablement la base de la théorie allotropique. L'idée de l'existence d'une variété rhomboédrique du fer, idée qui persiste toujours, parait avoir eu pour première origine le mode de cristallisation du spiegeleisen ; on a pensé, non sans raisons très plausibles alors, que les cristaux des fontes spéculâmes, manganésées ou non, représentaient la forme allotropique du fer rendue stable à la température ordinaire par la présence de manganèse ou de carbone dissous ; mais cette opinion n'avait plus de raison d'être, du moment que les cristaux des fontes spéculaires étaient reconnus pour un composé défini (Fe3 C), dans lequel une partie au moins du fer peut être remplacée par du manganèse. Les conclusions de ce travail paraîtront peut-être bien artificielles; et quelques-uns, parmi ceux de mes lecteurs qui se sont nourris du Nouum Organum, m'accuseront sans doute d'avoir sacrifié aux idola specih et aux idola theatri. J'admets aussi que des expériences plus décisives restent nécessaires, et je m'en suis déjà préoccupé. (*) Comptes Rendus, t. CXXVI, p. 1586; 31 mai 1898. (**) Dingler's pôlyiechnisches Journal, t. CXXIV, p. 346; 1852.