Annales des Mines (1900, série 9, volume 17)
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LA VENTILATION DES TUNNELS
Goeschenen, une chute de 1 mètre cube en moyenne sur 90 mètres de hauteur, qui actionnera une turbine commandant les ventilateurs. Peut-être, dans l'avenir, trouvera-t-on intérêt à établir la traction électrique sur le parcours du tunnel; dans ce cas, les travaux projetés . seront encore utilisables. Conclusions.
L'idée mise en pratique par M. Saccardo à Pracchia, au Saint-Gothard et, depuis peu, au tunnel de Giovi, présente un réel intérêt. Le système Saccardo dispense de recourir à la solution souvent très coûteuse et parfois inadmissible de puits ou de galeries d'aérage captant l'air au milieu d'un tunnel; il supprime les portes qu'on adapte à l'un des orifices du tunnel, lorsqu'on doit utiliser un ventilateur prenant l'air au voisinage de cet orifice. Enfin il est plus puissant et plus efficace que les portes auxquelles on a quelquefois recours pour accroître la vitesse relative de l'air et des trains. Il est d'un premier établissement peu coûteux (l'installation du Saint-Gothard a coûté 180.000 francs, moteurs non compris, dont 25.000 francs à titre de frais d'étude et de brevet à M. Saccardo). Il n'entrave nullement l'exploitation; d'autre part, il conduit à des consommations de force considérables. Aussi ne peut-on dire que son emploi s'impose, en toute évidence, dans tous les cas. Pour les tunnels longs, notamment, il paraît destiné à disparaître, dès que la traction électrique sera devenue pratique. Le changement de locomotive, à l'entrée et à la sortie d'un tunnel aussi long que celui du Saint-Gothard, n'est plus, en effet, une sujétion trop onéreuse ; il faut noter que déjà, actuellement, nous avons pu le constater sur place, tous les trains subissent à Goeschenen, ainsi qu'à Airolo, des arrêts plus ou moins impor-
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ÉT LE SYSTEME SACCARDO
tants destinés à permettre aux chauffeurs de réaliser des conditions de combustion et de pression qui les dispensent d'alimenter et de charger dans le tunnel. Nous ferons observer qu'en aucun des deux cas décrits ci-dessus on ne s'est préoccupé de faire fonctionner l'appareil Saccardo comme éjecteur. Pour des tunnels de faible résistance, il est possible que ce mode de fonctionnement soit réellement pratique et moins coûteux. Le système Saccardo comporte divers perfectionnements de détail dont l'opportunité ressort des études qui précèdent : par exemple, une disposition plus symétrique des ventilateurs réduisant l'importance des coudes de leurs canaux d'air serait favorable. Elle serait, il est vrai, réalisée au prix d'une installation plus coûteuse, puisqu'elle conduirait le plus souvent à prolonger le tunnel de quelques mètres, afin d'établir les ventilateurs sur ce prolongement même.
Chàlon-sur-Saône, le 20 janvier 1900.
Tome XVU, 1900.
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