Annales des Mines (1900, série 9, volume 17)
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L'ATTELAGE AUTOMATIQUE DES VEHICULES
SUR LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS
En France, enfin, si, par suite de l'insuccès de nombreuses tentatives, la question de l'accrochage automatique des véhicules semble être momentanément abandonnée, elle est trop importante pour que les ingénieurs de chemins de fer puissent se désintéresser de la vaste expérience qui se poursuit actuellement de l'autre côté de l'Atlan-
un simple maillon de fer réunissant les deux voitures par l'intermédiaire de deux clavettes verticales. Chaque clavette était mobile et reposait dans deux trous ménagés dans une sorte de cloche en fonte placée à l'extrémité de la barre de traction. Lorsque la clavette ne servait pas, elle pendait à l'extrémité d'une chaîne attachée au wagon. Les ressorts de choc n'existaient pas : des blocs en bois ou en fonte, fixés à la traverse de tête, servaient de tampons. Rien de plus simple, comme on le voit, que ce système d'attelage, mais aussi rien de plus primitif et de moins sûr.
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tique. L'instant semble donc favorable pour une étude des conditions dans lesquelles le coupleur automatique a été appliqué sur les chemins de fer américains, et des résultats qu'il a donnés. Profitant, sur les conseils de M. l'Inspecteur général des Mines Vicaire, d'un récent voyage aux États-Unis, nous avons pu, en consultant les principaux documents publiés sur ce sujet, en recueillant les avis des ingénieurs les plus compétents et en examinant sur place le matériel' en service, rassembler les éléments du travail que nous présentons aujourd'hui. Nous sommes heureux de l'occasion qui nous est offerte de remercier MM. les directeurs et les ingénieurs des Compagnies de chemins de fer américaines et tous ceux en général qui, par leur bon accueil et leur empressement à nous fournir les renseignements nécessaires, ont grandement facilité notre tâche.
CHAPITRE I. Historique de l'attelage américain.
L —
PÉRIODE ANTÉRIEURE A
1883.
En 1882, le mode d'attelage à peu près uniquement employé aux États-Unis pour les wagons à marchandises était le système dit link and pin. Il consistait en
Des séparations de trains se produisaient constamment. Tantôt c'était une clavette qui sautait par suite d'un choc, ou qui se rompait ; tantôt la rupture se produisait dans l'anneau ou même dans la barre de traction. Aussi les cas d'accidents causés par des wagons en dérive ne se comptaient-ils plus. Le pis était que ce système ne présentait pas moins de danger pour le personnel que pour le matériel. Pour accoupler deux voitures, l'homme d'équipe devait introduire l'anneau, déjà fixé à l'un des wagons, dans la cloche de l'autre arrivant avec une certaine vitesse, puis mettre en place la clavette de ce dernier wagon de façon à compléter l'attelage. Il arrivait très fréquemment que, pendant cette opération, le bras ou la main de l'homme fussent pris entre les deux wagons et écrasés. Le nombre des employés ainsi blessés était considérable ; et par l'organe de ses syndicats le personnel des chemins de fer réclamait hautement une réforme. En présence d'un système aussi défectueux, les constructeurs d'une part, les Compagnies de chemins de fer de l'autre, s'étaient appliqués à trouver autre chose. Déjà